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N’en déplaise à ses amis, José Bové fait maintenant de la pub pour un « OGM clandestin » !

« Il existe actuellement sur le marché des pommes de terre développées de manière conventionnelle pour leur haute teneur en amidon, le bidouillage génétique n’est donc pas nécessaire », écrit José Bové sur son blog, en réaction à l’autorisation de la très controversée patate transgénique de BASF, Amflora. Il existe en effet deux pommes de terre non transgéniques à haute teneur en amidon : la variété Eliane, du leader européen de l’industrie de l’amidon Avebe, qui est disponible depuis septembre 2009, et une variété toujours en cours d’homologation, mise au point par la société allemande BioPlant, en charge des biotechnologies pour EuroPlant. La seule différence entre les deux, c’est que la pomme de terre d’Avebe a été obtenue par mutagenèse, alors que celle de BioPlant combine la mutagenèse avec une technique récente hautement sophistiquée, baptisée Tilling (Targeting Induced Local Lesions in Genomes). Cette méthode permet l’identification à haut débit de mutations ponctuelles. Or, en septembre 2009, à l’occasion d’une manifestation contre Pioneer, José Bové s’insurgeait contre la mutagenèse, et qualifiait les variétés « mutées » d’« OGM clandestins ». « Ces nouvelles biotechnologies contournent l’obstacle de la mobilisation et de la réglementation », affirmait-il alors dans la presse. Voilà que maintenant, le même José Bové explique urbi et orbi que ces patates « mutées » sont le fruit de « croisements tout à fait conventionnels »…

L’élu d’Europe Ecologie a-t-il soudainement changé d’avis ? Ou a-t-il tout simplement été trompé par Inf’OGM, qui sous la plume d’Eric Meunier et de Christophe Noisette, affirme : « En Allemagne, un projet mené par Emsland Group et Europlant a permis la mise au point, par des méthodes de sélection conventionnelle, d’une pomme de terre qui possède le même intérêt que la pomme de terre Amflora, à savoir une haute teneur en amylopectine. Cette nouvelle pomme de terre est donc une alternative moins risquée, car sans transgène, à la pomme de terre Amflora ». Les deux « experts » d’Inf’OGM auraient ainsi refilé au chef des anti « OGM clandestins » une patate mutée sans le savoir !

En clair, hormis Eliane, il n’existe aujourd’hui aucune alternative à Amflora. Toutefois, en raison du rendement plus faible de la pomme de terre d’Avebe par rapport à d’autres variétés plus récentes, le géant hollandais a déposé en 2009 une demande d’autorisation pour une nouvelle pomme de terre, avec toujours pour objectif de réduire son taux d’amylose au profit de l’amylopectine. Il s’agit de la pomme de terre AV43-6-G7, dite Modena. Et cette fois-ci, c’est bien une variété transgénique. Pourquoi ce choix ? Parce que l’immense avantage de la transgenèse par rapport à la mutagenèse, c’est qu’elle permet de conserver les caractéristiques de la variété initiale en ajoutant le caractère souhaité, alors que la mutagenèse conduit nécessairement à des changements aléatoires, entraînant des pertes de certaines caractéristiques. La transgenèse est donc de très loin la technologie la plus précise. Et la plus sûre. C’est pourtant celle dont José Bové ne veut pas.

Voir aussi : Mutagenèse -transgenèse : le grand amalgame des Faucheurs volontaires

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