Depuis quelques mois, l’association environnementale Pollinis de Nicolas Laarman cherche à faire peur avec une vidéo de 4 minutes en appui à sa campagne contre des pesticides (des fongicides de la famille des SDHI). A voir absolument pour comprendre ce qu’est le marketing de la peur ! Par Gil Rivière-Wekstein.
Aujourd’hui on va reprendre une vidéo qui est celle qui a été faite par une association qui s’appelle Pollinis. C’est une petite association qui existe depuis quelques années qui fonctionne très très bien. Elle prétend récolter plus de 1 millions, presque 1 million d’euros de contribution chaque année, grâce précisement à ces vidéos. Parce que ces vidéos sont organisées de manière à ce qu’on a envie ensuite bien entendu de sortir son portefeuille pour défendre une bonne cause.
Vous allez voir, dans le décryptage que l’on va faire comment fonctionne ce genre de vidéos. Ça va peut-être certainement vous rassurer et vous éviter de dépenser un petit peu d’argent.
Cette vidéo dure environ 5 minutes. Là on va pas prendre les 5 minutes, on va prendre simplement 4 extraits qu’on va regarder ensemble et ensuite je les commenterais.
EXTRAIT N°1 : mise en scène du marketing de la peur
Dans cette première séquence, l’objectif, c’est de faire peur. Et bien entendu ça marche ! On a une musique anxiogène à volonté et une sémantique avec des mots choisis pour faire peur. On déverse « massivement » , pas des pesticides, des « poisons », « personne ne sait », « on ne connait pas les conséquences », si au bout de quelques secondes vous n’avez pas eu peur, c’est franchement que vous n’êtes pas très réceptif face au message.
On est dans la deuxième séquence, toujours un discours anxiogène et maintenant monsieur apparaît comme un expert alors que le discours qu’il tient est toujours le même, un discours de militant, avec des supposés, aucun fait nouveau, aucune preuve pour affirmer ce qu’il dit, simplement des suppositions et surtout une omission de taille, ce que nous dit pas ce monsieur, c’est que à deux reprises l’agence sanitaire en charge de l’évaluation de produits s’est penché sur ce cas particulier , ce produit, ce pesticide en cause particulier, et à deux reprises, au mois de janvier et au mois de juillet derniers ont rendu un avis clair et net en disant que l’usage de ce produit ne posait aucun souci
EXTRAIT N°2 : mieux que les agences sanitaires !
On est dans la deuxième séquence, toujours un discours anxiogène et maintenant monsieur apparaît comme un expert alors que le discours qu’il tient est toujours le même, un discours de militant, avec des supposés, aucun fait nouveau, aucune preuve pour affirmer ce qu’il dit, simplement des suppositions et surtout une omission de taille, ce que nous dit pas ce monsieur, c’est que à deux reprises l’agence sanitaire en charge de l’évaluation de produits s’est penché sur ce cas particulier, ce produit, ce pesticide en cause particulier, et à deux reprises, au mois de janvier et au mois de juillet derniers ont rendu un avis clair et net en disant que l’usage de ce produit ne posait aucun souci
EXTRAIT N°3 : des tests obsolètes !
3ème séquence, là on est au cœur du sujet et ça devient très intéressant car, quel est le message que nous entendons après qu’on nous dit que les choses ont été cachées, dissimulés, que les tests sont obsolètes. Voilà qu’on nous présente quelqu’un qui, elle, est au top de la science, de la modernité, faisant croire que nos experts en charge de l’évaluation seraient 20 ans en retard.
EXTRAIT N°4 : la théorie du complot
Finalement, quelle est la bonne nouvelle ? Vous pouvez tout à fait oublier cette vidéo, bien que ces deux scientifiques apparaissent comme des gens tout à fait charmants, honnête, voulant être les nouveaux Don Quichotte face à ces grandes institutions internationales, nationales qui nous corrompent la vie. En réalité, quand vous regardez leurs discours ce que vous voyez, c’est qu’il y a des approximations, il y a des généralités et puis il y a aussi des mensonges :
- On vous dit par exemple, que les produits sont utilisés massivement : Non, non, non pas massivement, à peine 2 ou 3 ou 4% du territoire français ont utilisés ces produits.
- On vous dit, « ça tue les vers de terres et les abeilles » , non, non, non, ce n’est pas du tout vrai. Ce qui tue les vers de terre, par exemple, c’est le cuivre utilisé en bio, mais vous avez d’autres produits, comme le glyphosate. Le glyphosate n’a jamais tué le moindre ver de terre, ou voire, une abeille.
Ce sont des généralités qui vous sont données, avec une force, la force du militant qui porte le message, pour vous faire passer un message clair et net : avoir peur et ensuite, bien entendu à la fin, c’est signer la pétition et une fois que vous avez signé la pétition, vous rentrez dans un circuit qui permet de récolter des fonds, d’alimenter tout un compte lobbying qui sert des intérêts qui ne sont pas du tout ceux de l’agriculture et encore moins celui du consommateur.
Finalement, quelle est la bonne nouvelle ? Vous pouvez tout à fait oublier cette vidéo, bien que ces deux scientifiques apparaissent comme des gens tout à fait charmants, honnête, voulant être les nouveaux Don Quichotte face à ces grandes institutions internationales, nationales qui nous corrompent la vie. En réalité, quand vous regardez leurs discours ce que vous voyez, c’est qu’il y a des approximations, il y a des généralités et puis il y a aussi des mensonges :
- On vous dit par exemple, que les produits sont utilisés massivement : Non, non, non pas massivement, à peine 2 ou 3 ou 4% du territoire français ont utilisés ces produits.
- On vous dit, « ça tue les vers de terres et les abeilles » , non, non, non, ce n’est pas du tout vrai. Ce qui tue les vers de terre, par exemple, c’est le cuivre utilisé en bio, mais vous avez d’autres produits, comme le glyphosate. Le glyphosate n’a jamais tué le moindre ver de terre, ou voire, une abeille.
Ce sont des généralités qui vous sont données, avec une force, la force du militant qui porte le message, pour vous faire passer un message clair et net : avoir peur et ensuite, bien entendu à la fin, c’est signer la pétition et une fois que vous avez signé la pétition, vous rentrez dans un circuit qui permet de récolter des fonds, d’alimenter tout un compte lobbying qui sert des intérêts qui ne sont pas du tout ceux de l’agriculture et encore moins celui du consommateur.