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L’affaire du glyphosate : l’affaire de l’été

Affaire du glyphosate : le chèque de 10 milliards de dollars de Bayer va-t-il changer quelque chose ? Aux Etats-Unis : rien. En France : impasses techniques, surcoûts et pratiques moins bonnes pour l’environnement.

L’affaire du glyphosate aux Etats-Unis

Vous avez tous vu que Bayer va sortir son chéquier pour faire un gros chèque de 10 milliards de dollars aux avocats américains dans l’affaire du glyphosate. Et cette affaire du glyphosate, c’est vraiment un véritable polar et je vous conseille la lecture de mon livre cet été quand vous aurez un petit peu de temps, à la plage pour pouvoir comprendre comment toute cette opération a été menée par ces avocats américains, qui finalement, ont réussi à faire un chantage gigantesque sur la société Bayer.

À voir aussi : Il est encore temps de revenir sur cette décision idéologique

Quelles sont les conséquences aux Etats-Unis et en France ?

Quelles seront les conséquences ? Pour les agriculteurs américains, aucune puisqu’ils pourront continuer à utiliser le glyphosate. Puisqu’aux Etats-Unis, aucun avocat ne demande l’interdiction du glyphosate. Ce n’est qu’en France qu’il y aura ces interdictions qui auront comme conséquences, comme vient de la démontrer un rapport de l’INRAE, soit des impasses techniques, simplement, ou au mieux un surcoût considérable pour les agriculteurs français et en plus de de ça, transformation de pratiques agricoles dans des pratiques agricoles qui sont moins bonnes pour l’environnement.

Pourquoi ? Tout simplement parce que la seule possibilité pour remplacer le glyphosate aujourd’hui c’est de labourer le sol.

Et quand vous labourez le sol on libère du CO2 et libérer du CO2 alors que toute la politique de l’agroécologie consister à capter du CO2, c’est une pure aberration. Donc au nom de l’environnement, on devrait garder le glyphosate et là on est train de faire exactement le contraire.

Passer au bio est-ce la solution ?

Certains diront qu’on a qu’à passer en bio. Ben non, ce n’est pas si simple que ça. Parce que si on regard les chiffres des 18 dernières années concernant la production bio, par exemple, de blé, on voit que les rendements en conventionnel sont aux alentours de 70 à 80 quintaux à l’hectare et en bio entre 25 et 30 quintaux.

Rendement moyen national du blé tendre d'hiver en France

Donc on produit 3 fois moins sur la même surface en bio qu’en conventionnel. Ce que ça implique, c’est tout simplement que pour la même quantité de nourriture il faudrait 3 fois plus de surfaces. Ces surfaces, nous ne les avons pas,

Donc si on passe tout en bio, on va faire exploser nos importations de blé venant de l’étranger.

Comment s’en sortir ?

En fait, dans cette histoire, le président Macron a été piégé par les écologistes radicaux qui veulent l’interdiction de tous les pesticides. Et pour garder sa base citadine, etc., il a promis l’interdiction du glyphosate sans se rendre compte, d’une part des conséquences et d’autre part que finalement ce n’était qu’une affaire de gros sous américains.

Alors aujourd’hui à l’Elysée on s’en mord les doigts et on se demande comment s’en sortir. Et là j’ai une proposition à faire, qui est très simple. Dans deux ans, l’Union Européenne va devoir décider si oui ou non le glyphosate peut-être utilisé comme il l’est aujourd’hui à l’échelle européenne. Des experts ont été mandatées pour se pencher sur cette affaire et demander un avis scientifique qui ne sera pris l’idéologie. Moi, ce que je conseille au Président, c’est de s’engager à suivre à la lettre ce que disent ces experts. Ça veut dire, s’ils trouvent qu’il y a des raisons pour interdire le glyphosate, on interdit le glyphosate. Et s’ils trouvent qu’il n’y a aucune raison légitime de l’interdire, on continue à laisser les agriculteurs français l’utiliser, comme ce sera le cas dans le reste du monde.

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