Parmi ses objectifs, l’accord de Paris prévoit de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C à l’horizon 2030. Or, le confinement d’un tiers de l’humanité auquel on a assisté récemment a révélé l’imposture totale de cet objectif, en mettant en lumière son caractère irréaliste. En effet, selon une étude publiée le 19 mai dernier dans la revue britannique Nature Climate Change, l’arrêt de l’économie mondiale a entraîné une baisse de 8,6 % des émissions mondiales de CO2 entre le 1er janvier et le 30 avril 2020, soit une baisse de 1048 millions de tonnes par rapport à la même période en 2019. Comme le note l’équipe de chercheurs menée par Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le climat, l’impact du confinement sur les émissions annuelles en 2020 « devrait entraîner la plus forte baisse annuelle des émissions absolues depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».
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Les chercheurs proposent ensuite différents scénarios, variant selon le degré de la relance économique après la période de confinement, afin de calculer la baisse annuelle prévisible pour 2020. « L’éventail complet des projections pour 2020, y compris les incertitudes, prévoit une baisse de 2 % à 13 % des émissions de CO2 », lit-on dans l’étude, qui estime que, si l’activité économique revient à la normale vers la mi-juin, la baisse annuelle des émissions de CO2 sera de l’ordre de 4 % à l’échelle mondiale, « ce qui est comparable aux taux de diminution nécessaires d’une année sur l’autre au cours des prochaines décennies pour limiter le changement climatique à 1,5°C ». Autrement dit, pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris sur le climat, il faudrait juste imposer aux populations un arrêt total de l’économie mondiale durant deux mois par an jusqu’en 2030 !
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