Cela faisait des années qu’un ministre de l’Agriculture comme Julien Denormandie n’avait pas fait naître un tel espoir au sein du monde agricole. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les réseaux sociaux, qui ne tarissent pas d’éloges et de compliments à l’égard du locataire de la rue de Varenne.
« Enfin un ministre de l’agriculture qui maîtrise son sujet. Ça fait du bien ! », se félicite ainsi @PicocheD, agriculteur de la Côte d’Or. « Il est top ce ministre », poursuit @ParmentierPhil6, polyculteur dans le nord de l’Aisne. « Les agriculteurs se reconnaissent dans ce ministre de l’Agriculture », estime enfin @DanielSauvaitre, président de l’Association nationale des producteurs de pommes et de poires (ANPP).
Il est vrai que Julien Denormandie, avec son petit air de gendre idéal, étonne tant il a de la repartie, et on ne peut qu’admirer ses répliques décochées à une Delphine Batho, toujours égarée dans son discours complotiste, à un Mélenchon, qui serait bien avisé de revoir ses cours d’économie, ou encore à un Yannick Jadot, dont « les incantations rejoignent l’incompétence » sur nombre de sujets agricoles, comme l’a encore rappelé le ministre en séance pléniaire.
La position courageuse de Julien Denormandie sur le dossier très symbolique des néonicotinoïdes a tout naturellement suscité un vif espoir chez toutes celles et tout ceux qui refusent d’opposer écologie raisonnable et réalités économiques. Preuve qu’on peut parfaitement éconduire les incantations idéologiques des écologistes technophobes et décroissants, sans provoquer pour autant une chute de popularité dans les sondages. Bien au contraire !
Reste à savoir si, dans les faits, les belles paroles de Julien Denormandie vont vraiment se traduire par des actes concrets sur le terrain. Ce qui est loin d’être acquis. Sur le dossier des néonicotinoïdes, par exemple, la route pour l’obtention des dérogations reste en effet encore longue et semée de nombreuses embûches.
Et ce n’est pas tout. Ainsi, le plan Pollinisateurs, censé accompagner la dérogation des néonicotinoïdes sur la betterave, mérite une attention toute particulière. En effet, en l’état, ce plan impose à toutes les cultures – et pas seulement aux betteraviers –, son lot de nouvelles contraintes. Il ne faudrait donc pas que des dossiers aussi importants pour la France que celui du développement des cultures de protéines végétales, qui nécessitent de pouvoir également être protégées contre leurs ravageurs, payent le prix fort d’une dérogation, qui, au bout du compte, sera peu ou pas applicable. Cela signerait assurément la fin de la crédibilité du ministre et, par ricochet, celle du président de la République.