#SIA2022 : entretien avec Christian Rousseau, agriculteur et viticulteur
Les chaînes carbonées en agriculture
L’agriculture produit des chaines carbonées à partir de la photosynthèse des plantes et les plantes ce sont des panneaux photovoltaïques qui captent la lumière qui par moyen de synthèse fabrique des chaînes carbonées.
Ces chaînes carbonées ont plusieurs usages. Naturellement l’alimentation, sous forme de sucre, mais aussi des biocarburants, mais aussi du méthane et également de la chimie verte puisque l’on peut fabriquer de la chimie verte à partir de ces chaînes carbonées.
La grande différence avec le pétrole ou le charbon que l’on va pomper, ces chaînes carbonées sont renouvelables. L’agriculture pompe par ces plantes le carbone de l’atmosphère, le met dans ses sucres et quand on consomme ces sucres on réémet des gaz à effet de serre donc le cercle est vertueux et on n’augmente pas la quantité de carbone dans l’atmosphère sous forme de GES ( Gaz à effet de serre).
L’intérêt de cette agriculture par rapport au réchauffement climatique, c’est de substituer une partie de ce que l’on pompe dans le sous-sol par des produits agricoles qui sont renouvelables. On peut faire des biocarburants, au delà des sucres ( amidon etc.) et au-delà de ça, on peut faire du carburant d’origine agricole, on peut faire du méthane à partir de la méthanisation. On peut faire également, et c’est la troisième voie, du carbone qui va retourner au sol sous forme humus. Or, on sait que quand on enrichit le sol en humus, on le stabilise, on le rend moins érodable et donc on améliore ce qu’on appelle l’agriculture régénératrice. On améliore la qualité du sol et c’est très important parce que si on veut vivre vieux et en bonne santé, mieux vaut avoir un sol en bonne santé et des aliments en bonne santé.
La production de biomasse
Il faut que l’agriculture produise plus de biomasse. Pour produire plus de biomasse, cela veut dire être plus productif. Et si on ne veut pas déforester plus, il faut que sur chaque hectare de culture l’on est un maximum de production pour alimenter la population mondiale et faire ces carburants, faire cette chimie verte et cet humus. L’idée ce n’est pas de développer les hectares de bio c’est de développer la productivité de l’agriculture. Pour développer cette productivité, il faut que l’on est accès à tous les moyens, tous les leviers techniques qui vont permettre de le faire. Je vais parler de la génétique à partir des NBT, mais aussi bien sûr les pesticides qu’il faut conserver, même si on en réduit l’usage tout naturellement parce que c’est cher, mais aussi tous les moyens techniques qui nous permettent d’améliorer cette productivité agricole : la mécanisation, le numérique, l’agriculture de précision, bien entendu, qu’il faut développer, c’est comme ça qu’on réduira le plus les pesticides qu’autrement.
À cette agriculture là, il ne faut pas lui mettre des freins, au contraire, il faut lui mettre des coups de pied dans le derrière. Et en même temps il faut encourager la production de biocarburants, la méthanisation agricole qui est un élément essentielle parce qu’on va chercher aussi au-delà des CIVE qui sont des deuxième culture des produits organiques issus de l’industrie agroalimentaire dans lesquels il y a du phosphore et du potassium, et bien d’autre chose, qu’on va réamener dans nos champs. Le digestat de la méthanisation, c’est un engrais organique qui va se substituer en grande partie à l’azote minéral qu’on fabrique pour lequel on va chercher de l’urée à l’extérieur fabriquée avec du gaz fossile naturellement. On rend de cette manière l’agriculture plus autonome et c’est le but recherché.
Rendre une agriculture autonome
Une agriculture plus autonome doit être plus intensive. C’est ça le sens de l’histoire et au contraire plus on va réduire et c’est la cas du « Farm to fork » , plus on va réduire la productivité agricole et mettre des surfaces en jachère plus on va aller à sens inverse du rôle de l’agriculture positif dans la réduction des températures et du changement climatique tout simplement.