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Entretien avec Arnaud Rousseau – président du groupe Avril

Pour la filière des huiles et des protéines végétales, l’enjeu des prochaines années c’est d’abord la continuité des politiques publiques et du plan protéine. C’est-à-dire, est-ce que oui ou non notre pays, notre continent, veut reprendre la main sur la production de protéine, et notamment vis-à-vis du continent américain, qui a comme conséquence d’assurer les conditions de production. Notamment la recherche semancière avec toutes les réglementations des NBT à Bruxelles, avec les moyens de production en Europe et en France, je parle de la question de l’eau, des produits phytosanitaires, je parle du foncier. Ça c’est un des deux grands enjeux.

Oui ou non notre pays veut-il reprendre la main sur la production de protéines ?

Le deuxième grand enjeu pour les cinq prochaines années, c’est la rémunération du prix de leur production. On a là la question de la loi EGALIM2 et la négociation avec la grande distribution mais aussi l’acceptation du consommateur de payer le juste prix des produits qui sont fabriqués sur le continent européen. Je pense à l’agriculture et l’agroalimentaire. On doit redonner à l’alimentation son juste prix, on l’a trop souvent oubliée et si on veut conserver une agriculture avec de nombreux agriculteurs et de la qualité il faut qu’on accepte de la payer. Ce sera un vrai enjeu des prochaines années. 

Le troisième grand enjeu c’est de placer la souveraineté alimentaire au cœur des préoccupations. Cette question de la souveraineté alimentaire reprend corps avec le conflit ukrainien puisqu’on revient sur les fondamentaux pour n’importe quel homme sur la planète : se nourrir, se soigner, se protéger. Et ça en période de conflit cela revient très vite sur le devant de la scène. Cette souveraineté alimentaire, cela veut dire qu’il faut redonner à la France les moyens pour produire à sa population, mais on doit aussi, et c’est essentiel s’imprégner de ce qui se passe autour de nous. Je pense notamment à l’arc méditerranéen, au continent africain. Ça veut dire, d’accepter de produire en local des productions pour les français mais aussi parce qu’on a la chance d’être sous un climat tempéré avec un savoir faire agricole, une logistique et des compétences, de ce préoccuper de ceux qui n’ont pas cette chance, notamment des quelques deux milliards d’africains en 2050 qui se poseront cette question. 

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