Analyse des conséquences de l’interdiction récente du Phosmet
Les champs de colza en fleurs : magnifiques dans nos campagnes et surtout essentiels pour notre souveraineté alimentaire. Encore faut-il donner à nos agriculteurs les outils pour produire ?
Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’une fausse bonne idée. Un paradoxe qui montre comment finalement on peut prendre une bonne décision et aboutir à exactement son contraire.
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Alors et c’est un peu technique. Il s’agit d’un produit phytosanitaire, d’un insecticide que l’Europe a décidé d’interdire qui s’appelle le Phosmet. Donc oui, certes, aujourd’hui, il a un profil « écolos », comme on dit qui n’est plus aux normes de ce qu’on attend d’un produit aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’il est plus dangereux qu’avant, simplement aujourd’hui on a renforcé les normes sanitaires, les normes environnementales et ce produit aujourd’hui ne passe plus, donc il a été retiré à l’échelle européenne.
Ce n’est pas une décision française, c’est un décision européenne. Mais ça implique beaucoup de chose pour le France parce que la France est un grand producteur de colza. Historiquement, on produisait environ 1,5 million d’hectares de colza. c’est une culture qui est très technique, qui est très difficile et donc à force d’avoir de moins en moins de moyens déjà on a perdu environ 400 000 hectares, on est à 1,1 million d’hectares de colza, et cette décision, cette simple décision d’interdire le Phosmet, risque d’entraîne en France, d’après les professionnels une perte supplémentaire de 300 000 hectares de colza.
Cela implique trois choses qui sont catastrophiques pour l’environnement.
1 : Si on ne produit pas de colza, on aura moins de protéines végétales. La protéine végétale est un élément essentiel pour la nourriture de nos cheptels. Par conséquent, ce colza qu’on ne produit pas, ces protéines qui vont nous manquer, on va les importer avec du soja venant du Brésil ou bien du Canada.
2 : Quand on fait du colza, on fait des protéines, mais on fait aussi des coproduits. Ces coproduits peuvent être utilisés dans les biocarburants et là aussi, il y aura moins de biocarburant produit à partir du colza, et donc, nous allons devoir augmenter notre dépendance au pétrole.
3 : Et comble du ridicule, celles qui ont encore le plus à perdre, ce sont nos petites abeilles, parce que les abeilles se nourrissent de colza. Et là, s’il y a des surface en moins, c’est tout simplement de la nourriture en moins pour les abeilles et un problème supplémentaire pour les apiculteurs.
Donc là, on voit clairement, comme on dit, que l’enfer est pavé de bonnes intentions.