Prêts à tout pour imposer leur agenda de décroissance, les adeptes de l’écologie politique ne craignent pas le ridicule. Ainsi, Marc Dufumier, dans une tribune parue dans Libération le 19 août, met à profit la sécheresse de cet été pour exiger des pouvoirs publics de « changer de politique agricole commune » afin de « ne plus accorder de subventions en proportion des surfaces exploitées et de rémunérer plutôt le surcroît de travail qu’exigent les formes d’agricultures artisanales plus adaptées aux canicules, sécheresses et autres dérèglements climatiques ».
De même, la très médiatique députée EÉLV de Paris, Sandrine Rousseau, fustige le modèle agricole actuel qui, selon elle, « nous emmène dans le mur ». Et, sans surprise, la voilà qui s’en prend aux retenues d’eau, estimant qu’elles « perturbent le cycle de l’eau ». Le tout sur le rythme de l’éternelle rengaine de l’exigence d’un « partage de la ressource ».
Pourtant, les chiffres sont têtus. Ainsi, selon le Centre d’information sur l’eau, la France possède une ressource en eau disponible de plus de 200 milliards de m3 par an, alors que les besoins du pays s’élèvent à 31 milliards de m3 par an. « La France dispose ainsi d’un stock disponible largement supérieur aux besoins en eau de la population », note le Centre, qui précise : « Alors que le seuil de stress hydrique établi par l’Organisation mondiale de la santé s’élève à 1 700 m3 par habitant et par an, chaque Français dispose d’une réserve de 3 265 m3 d’eau par an. » Autrement dit, la France, ce n’est ni le Maroc, ni l’Arabie Saoudite !
Il n’y a donc aucun problème de disponibilité d’eau dans le pays, mais plutôt d’accessibilité à cette eau à des moments stratégiques, la grande majorité de celle-ci se perdant dans les océans. Le principe évident du stockage s’impose tout naturellement. Et pourtant, depuis plus de quarante ans, l’écologie politique se mobilise pour interdire la construction de toutes les formes de stockage possibles, des barrages jusqu’aux petites retenues collinaires. Il faut donc ne pas manquer de culot pour déplorer, comme le fait Dufumier, que « rien n’a encore malheureusement été vraiment entrepris pour aider ces mêmes agriculteurs à y faire face ». D’autant que, comme le rappelle avec justesse Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP, « l’eau est un bien commun et précieux que nous gérons à l’économie grâce à des techniques de précision. Sondes dans le sol, goutte à goutte ou micro-aspersion, enherbement et mulch pour conserver l’humidité sont incontournables dans nos Vergers Écoresponsables ». Il en va de même pour les grandes cultures où, grâce à l’évolution des pratiques agricoles, les besoins en eau ont diminué de plus de 30 % depuis une vingtaine d’années. Il serait donc plus que temps que les pouvoirs publics rompent avec cette logique suicidaire de décroissance.