Nouveau vote aujourd’hui au Scopaff pour la prorogation d’un an de l’autorisation du glyphosate. Entre absence d’argument et étrange argument , analyse du vote précèdent .
Contre le glyphosate : l’argument santé
Je voudrais aujourd’hui faire un point sur le dossier du renouvellement du glyphosate qui est très intéressant. Je veux vous montrer comment les arguments concernant le glyphosate sont en train d’évoluer. Tout le monde se rappelle que l’argument principal évoqué contre le glyphosate, c’était qu’il était dangereux pour la santé. Le CIRC avait parlé du glyphosate comme « cancérigène probable » et on a même entendu certains qui ont comparé le dossier du glyphosate à celui de l’amiante.
L’avis de 4 agences sanitaires
Pour le renouvellement du glyphosate, fait unique dans l’histoire d’un produit phytosanitaire, quatre agences sanitaires de quatre pays différents se sont penchés sur le sujet pour donner leur avis. Cet avis a été récolté. C’est donc l’avis de quatre agences sanitaires, et qui conclut clairement qu’il n’y a aucun problème sanitaire pour un usage correct du glyphosate.
Prendre en considération l’avis du public
Mais cette fois-ci, on a décidé d’aller encore plus loin. On ne se satisfait pas uniquement de ces agences, on demande au grand public d’émettre leurs avis et leurs questionnements pour que l’EFSA prenne en considération l’ensemble des préoccupations de toute la population.
Bien entendu, ça prend un temps supplémentaire et l’EFSA a donc demandé aux pays membres de l’Union Européenne un an supplémentaire pour pouvoir terminer ce travail. Il y a bien entendu une manière de le faire qui est légale. Ça passe devant un comité. Il y a donc eu une réunion que l’on appelle la réunion du SCoPAFF qui a eu lieu le 14 octobre, dans lequel cette proposition de prorogation d’autorisation pour un an a été soumise aux Etats membres.
Bloquage de la prorogation d’autorisation
Et là, fait absolument inédit, trois pays ont voté contre, alors ce sont bien entendu des grands pays agricoles : le Luxembourg, Malte et la Croatie.
Et puis trois pays se sont également abstenus : la Slovénie, la France et l’Allemagne. Ce qui a bloqué la décision puisque sans majorité qualifiée, cette autorisation n’a pas pu être donnée.
C’est très étrange d’ailleurs, la position française et allemande de ne pas autoriser l’AFSA a faire à faire son travail correctement. Dans toute logique, on a demandé à l’EFSA un travail, on lui donne le temps de la faire. La France n’a même pas pris la peine de justifier cette abstention, contrairement à l’Allemagne. Et là qu’est-ce qu’on découvre ? Je vous lis le communiqué de presse qu’a sorti l’Allemagne après cette décision :
« Il a été signalé à la Commission Européenne depuis un certain temps déjà que les effets du glyphosate sur la biodiversité doivent jouer un rôle déterminant dans la procédure de réautorisation. »
Une nouvelle raison pour interdire le glyphosate
Exit tout problème de santé, c’est fini. Maintenant, la raison pour interdire ou autoriser le glyphosate serait ses effets sur la biodiversité.
La morale de l’histoire est très simple : le président Macron et le gouvernement peuvent être parfaitement rassurés. Il n’y a jamais eu de problème de santé avec le glyphosate. Cela relevait tout simplement de la science fiction.