Depuis que Gabriel Attal a annoncé la fin du Nodu – un indicateur purement quantitatif – dans Ecophyto, c’est la panique chez les écologistes. Pourtant rien n’a véritablement changé. Décryptage
Aujourd’hui je voudrais vous parler du plan Écophyto et des nombreuses réactions suite aux propos du Premier ministre Gabriel Attal sur les indicateurs adoptés. Petit rappel.
Ecophyto se basait sur deux indicateurs : l’IFT pour Indice de Fréquence de Traitement et le Nodu pour Nombre de Doses Utilisées. En gros, le premier permet de savoir à quelle fréquence on aura recours à ces produits phytosanitaires et le second comptabilise le nombre de doses de traitements effectués par hectare et par an.
— Lire aussi :
Des alternatives l’ IFT ça existe déjà
Le problème c’est que ces deux indicateurs mesurent seulement l’évolution quantitative de l’usage des pesticides. Or, une diminution des quantités ne s’accompagne pas nécessairement d’une diminution des risques pour l’environnement et pour la santé. C’est donc pourquoi le monde agricole souhaite d’autres indicateurs qui prennent davantage en compte la réalité du terrain. Car l’objectif doit avant tout être la diminution des risques pour l’environnement et des risques pour la santé. Et cette diminution des risques peut être obtenue par diverses façons sans que ce soit nécessairement par une baisse quantitative, voire par la suppression de molécules.
Dans le monde réel augmenter les volumes peut même permettre de diminuer les risques. Tout dépend en effet des caractéristiques du produit. Il est donc assez étonnant de constater à quel point cette réflexion suscite l’affolement au sein de la nébuleuse antipesticides. Comme si la seule chose qui comptait réellement c’était une diminution quantitative des pesticides, peu importe les conséquences sur l’environnement, sur la santé et bien entendu sur la production agricole.
— Voir aussi :
Crise agricole, ça bloque toujours du côté du Premier ministre Gabriel Attal.
En réalité leur opposition à l’adoption d’indicateurs plus pertinents révèle que ces militants ne sont pas concernés pas les problèmes d’environnement, comme ils le prétendent mais qui veulent simplement pénaliser au maximum les pratiques agricoles actuelles et cela afin d’imposer leur projet de société décroissante. Et contrairement à ce que les militants affirment aujourd’hui, le Premier ministre Gabriel Attal n’ a pas du tout changé de stratégie. Certes, il a annoncé vouloir abandonner le fameux Nodu comme indicateur de référence, pour adopter celui de l’Union européenne qui est le HRI1. Mais attention, Gabriel Attal affirme en même temps ne pas vouloir – je cite – « renoncer à la réduction de 50% des usages des pesticides d’ici 2030 ». Autrement dit, on change d’indicateur mais on garde le même objectif. Ubuesque !
Tout cela est incohérent, car le problème d’Ecophyto ce n’est pas le thermomètre mais bien son objectif. Réduire les risques pour la santé, oui ! Réduire les risques pour l’environnement, oui ! En revanche réduire les quantités n’a pas plus de sens aujourd’hui que hier. D’autant plus que ce n’est même pas un objectif fixé par l’Union européenne.