6 mois à peine après que nos agriculteurs ont manifesté pour exprimer leurs revendications, qu’en reste-t-il ? Les sujets agricoles ont malheureusement disparu de l’agenda politique tout comme ils ont été totalement absents de cette « Blitz campagne » législative au caractère insolite et d’une virulence inédite.
Alors, le premier constat : la nouvelle loi de programmation agricole a été mise en stand-by et il est compliqué de savoir à ce stade quel sera son sort. De même la promesse de Gabriel Attal de revoir les questions concernant les usages des produits phytosanitaires ou la loi EGALIM est renvoyée aux calendes grecques.
Deuxième constat : l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale va rendre très compliqué, voire impossible l’adoption d’une politique agricole digne de ce nom tant les divergences sont profondes au sein de cette nouvelle assemblée. En effet, avec un bloc de gauche et d’extrême gauche aux positions radicalement anti-agriculture, un bloc centriste, un groupe LR et un bloc Rassemblement National aux positions ambiguës voire antagonistes, il est difficile de croire que des dossiers délicats comme les retenues d’eau, Écophyto ou les distorsions de concurrence pourront être traités avec sérénité. Il se pourrait même que ce soit l’ensemble du travail parlementaire qui connaissance une paralysie totale.
Enfin à cela s’ajoute un climat général d’incertitude économique qui ne favorise pas les investissements pourtant indispensables à la modernisation et à la restructuration de notre agriculture toujours en perte de parts de marché dans de nombreux secteurs. Autrement dit, tout le travail qu’il conviendrait de réaliser pour redonner à notre agriculture sa compétitivité semble bien compromis. Il est donc probable que le monde agricole se sente à nouveau obligé de reprendre la main et que ça se fasse avant la fin de l’année à travers des actions dans la rue.