Le Premier ministre Michel Barnier a rendez-vous avec les agriculteurs ! Et il a tout à gagner en s’appuyant sur cette force économique et sociale considérable pour redresser le pays. Mais pour cela encore faut-il lever les multiples freins à la production en prenant des mesures qui ne coûteront pas un centime à l’État.
Loin de Paris au cœur de la France rurale, un vent de révolte qui pourrait être similaire à celui qui a traversé le pays à la fin de l’année 2023, est incontestablement en train de se lever. Il faut dire que les attentes sont grandes : les récoltes de blé ont été désastreuses avec des rendements au plus bas depuis le début des années 80, et côté élevage, les épizooties ovines et bovines ravagent les troupeaux.
Dans ce contexte la France s’est enfin dotée d’un nouveau gouvernement, avec à sa tête Michel Barnier, un homme que les agriculteurs connaissent bien puisqu’il a été ministre de l’agriculture sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Et justement, le monde agricole attend de lui qu’il agisse rapidement et avec audace. Après quelques semaines de travail, le nouveau gouvernement n’a pas encore fait ses preuves. Certes, Michel Barnier a accordé quelques secondes de politique générale à l’agriculture, mais sans tracer de véritables perspectives.
La nouvelle ministre de l’agriculture Annie Genevard semble en revanche avoir un discourt plus engagé en disant, je cite : « La France surtranspose allègrement des tas de normes européennes. En faisant cela on prend le risque d’éteindre des filières. ». Alors, aujourd’hui Michel Barnier a rendez-vous avec l’agriculture Française. Il a tout à gagner en s’appuyant sur cette force économique et sociale considérable pour redresser le pays car l’agriculture française dispose encore de nombreux atouts : un savoir-faire remarquable, un outil de production de haut niveau, une organisation à plusieurs titre exemplaire et une armée volontaires dispersée sur l’ensemble de territoire français et qui ne compte pas leurs heures de travail.
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Mais pour cela encore faut-il lever les multiples freins à la production en prenant des mesures qui ne coûteront pas un centime à l’état et qui sont parfaitement identifiées, comme par exemple l’abrogations des surtranspositions françaises du droit européen, ou encore la reprise en main par le pouvoir politique sur les autorisations des produits phyto. Tout cela peut-être fait rapidement car il existe des outils législatifs adaptés pour agir vite. Annie Genevard le sait parfaitement.
Soyons clairs, personne n’a intérêt à voir notre agriculture détruite comme cela a failli être le cas avec notre industrie nucléaire.