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Le MDRGF : une vitrine pour François Veillerette

François Veillerette avec Nadine Lauverjat (à gauche) lors du Conseil National de Génération Ecologie, le 21 janvier 2006.

Créé en 1998, le Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF) est une association marginale qui rassemble moins d’une dizaine de militants et sert de vitrine à son président, François Veillerette, un ancien de Greenpeace proche du milliardaire écologiste Teddy Goldsmith. François Veillerette est également le représentant français de l’association anglo-saxonne Pesticide Action Network (PAN), dont il est l’un des administrateurs.

Formation chez Greenpeace

François Veillerette a fait parler de lui pour la première fois en mars 2000, lorsqu’il est devenu le contact officiel de Greenpeace à l’occasion d’une manifestation pacifique pour le passage d’un convoi de transport nucléaire. Il est présenté comme responsable du groupe Greenpeace de Lille. Il devient ensuite l’un des huit membres du conseil d’administration de Greenpeace France, pour passer en mars 2001 membre de l’assemblée statutaire du mouvement écologiste international.

En septembre 2002, François Veillerette est devenu président du CA de Greenpeace France. Il a ainsi cumulé la « présidence » de Greenpeace et celle du MDRGF, et ce jusqu’au mois de juin 2005. Bien qu’il n’ait jamais fait grand cas de ce poste, cette expérience lui a permis d’une part de consolider un petit « réseau » d’amis en France comme au niveau international, et d’autre part de se familiariser avec le fonctionnement d’une grosse structure.

En février 2003, il a quelque peu défrayé la chronique pour l’opération de blocage d’un camion de la Cogema transportant 150 kg de plutonium, à Chalon-sur-Saône. Il est à noter – fait peu courant – que François Veillerette a été convoqué en décembre 2005 par la DST pour être entendu sur la diffusion via Internet d’informations concernant ce transport de plutonium, considérées comme secret défense. En janvier 2006, François Veillerette écope d’une amende de 2000 euros pour cette affaire.

Veillerette et Belpomme

Fin 2002, le professeur Dominique Belpomme, un cancérologue alors inconnu du grand public et étranger au milieu écologiste, par ailleurs fondateur en 1984 de l’association ARTAC (Association française pour la recherche thérapeutique anticancéreuse), prend contact avec François Veillerette après avoir lu son livre Pesticides : le piège se referme.

A partir de là se noue une collaboration très fructueuse et toujours d’actualité entre les deux hommes. Comme l’explique fièrement François Veillerette, c’est lui qui a ouvert son carnet d’adresses du monde écologiste au professeur Belpomme. En échange, ce dernier lui apporte la caution scientifique, d’un cancérologue de surcroît, qui est présenté aujourd’hui chez les écologistes comme « l’un des plus grands cancérologues français ». Leur coopération est fulgurante : en avril 2003, le MDRGF est hébergé dans les locaux d’ARTAC (pendant un an et demi). Nadine Lauverjat, une jeune militante du MDRGF et l’actuelle principale collaboratrice de Veillerette, est alors engagée par l’association du cancérologue.

Teddy Goldsmith finance

Sans la participation de Teddy Goldsmith, ni François Veillerette ni son « mouvement », le MDRGF », ne disposeraient de moyens financiers. C’est en effet ce dernier qui leur accorde l’essentiel de leur budget – quelques dizaines de milliers d’euros -, destiné à la rémunération des deux salariées-militantes.

Pour établir sa notoriété en France, le président du MDRGF a réalisé plusieurs actions médiatiques, ce qui lui a permis de s’entourer d’associations réellement représentatives comme l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), la Confédération paysanne ou encore France Nature Environnement. A cet effet, il a fondé divers collectifs – l’Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides (Acap), l’Union citoyenne contre la promotion des pesticides (UCPP) -, dont le principal objectif est de mener une « guérilla » contre l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP).

Lors du Salon de l’agriculture de mars 2006, François Veillerette a ainsi « manifesté » devant le stand de l’UIPP, mobilisant en tout et pour tout cinq personnes ! En 2005, il avait déjà intenté une action en justice – qu’il a perdue – contre l’organisation professionnelle des industriels de la protection des plantes, dans l’espoir d’interdire la campagne d’information de celle-ci. Depuis, il est régulièrement invité aux colloques de la Confédération paysanne, occasion pour lui de tenir le même discours alarmiste que son « ami » le professeur Belpomme. Maîtrisant parfaitement les technologies de l’internet, il s’ingénie également à monopoliser la Toile en lançant diverses « cyberactions » ou en créant des sites « pour lutter contre les lobbies de l’agrochimie ».

Bien qu’il ne possède aucune formation scientifique sérieuse, François Veillerette jouit d’une certaine crédibilité auprès d’un petit cercle de journalistes écologistes parisiens, séduits par son discours radical, ainsi qu’auprès de diverses revues militantes comme L’Ecologiste ou Nature & Progrès.

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