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Mais où sont donc passés les écologistes ?

Ils sont plusieurs milliards et parcourent plus de 3500 kilomètres en un mois, ravageant tout sur leur passage. Consommant chaque jour l’équivalent de leur propre poids, ils transforment les champs de cultures en étendues totalement désertiques. Ils s’appellent les criquets pèlerins.
Depuis octobre 2003, la FAO n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme sur l’ampleur tout à fait exceptionnelle que prend ce fléau cette année. Réunis d’urgence le 27 juillet dernier à Alger, les ministres de l’Agriculture de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, de la Libye, de la Mauritanie, du Niger, du Mali, du Tchad et du Sénégal, ont lancé un « message de détresse au reste de la communauté internationale, pour qu’elle apporte son assistance dès à présent ». Lors du discours d’ouverture, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a clairement déclaré que toute la région était confrontée à « une invasion majeure, source de très graves dangers pour tous les pays touchés, et porteuse de sérieux risques de famines ». Pour l’Organisation commune de lutte antiacridienne et antiaviaire (Oclalav), l’invasion des insectes serait synonyme de « mort programmée de centaines de millions d’habitants ».

Que faut-il pour lutter contre cette épidémie ? Des moyens de transport rapides (aéronefs et
véhicules), des pesticides et des pulvérisateurs. Rien de très compliqué. Il suffit d’aller sur le terrain, là où se trouvent les larves des criquets, et de les détruire avant la fin de la saison de reproduction estivale qui se termine en octobre prochain. Des voitures et des pesticides : ce n’est pas grand-chose, mais cela peut sauver des millions de vies. L’unité nationale de lutte contre les criquets du Mali ne dispose que de quatre véhicules tout terrain, d’un camion et de 5.000 litres de pesticides, alors qu’il lui en faudrait plus de 100.000. Cependant, comme nos amis écologistes n’aiment ni les voitures, ni les pesticides, ils restent très silencieux sur la menace pas du tout hypothétique que représentent les criquets, José Bové et Noël Mamère préférant passer leurs vacances dans les champs plus médiatiques d’OGM.

Cela dit, peut-être ces derniers et leurs confrères préfèrent-ils les solutions dites « naturelles », préconisées par Sébastien Rafaralahy, président de l’association malgache d’aide aux paysans

Tefy Saina, qui a déclaré sur Afrik.com, le leader de l’information en ligne du continent africain : « Nous disons aux paysans de ramasser les larves et de les brûler. Ce n’est pas très rapide, mais efficace et bon pour la nature ». M. Rafaralahy propose même une solution encore plus radicale : « Les paysans devraient plutôt attendre la nuit, au moment où les criquets se posent sur le sol et qu’ils sont un peu engourdis, pour les attraper. Ils pourront ensuite les faire cuire et profiter des protéines qu’ils contiennent ». Sans commentaire !

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