« Produire plus et mieux » : telle est la feuille de route présentée par le président Sarkozy lors du Grenelle de l’environnement. Pour les 80 experts mobilisés par l’Ira dans le cadre d’Écophyto R&D, cette exigence relève pourtant de la mission impossible. En revanche, ils savent comment produire moins ! Dans leur rapport [[Écophyto R&D, Quelles voies pour réduire l’usage des pesticides ? Inra, janvier 2010.]] rendu public le 28 janvier 2010, ils parviennent au savant constat qu’une faible diminution des pesticides entraîne une faible diminution des rendements, alors qu’une forte diminution des pesticides entraîne une forte diminution des rendements, l’agriculture biologique étant clairement la championne toutes catégories (jusqu’à – 80 % pour les pois, – 70 % pour le colza, – 60 % pour le blé et la pomme de terre et – 50 % pour les pommes). Bref, pas vraiment le modèle idéal !
Une suite logique
L’étude Écophyto R&D résulte de deux processus distincts qui se sont entrecroisés : l’Expertise scientifique collective (ESco) « pesticides », publiée en 2005 et qui prônait « la nécessité de réduire l’usage des pesticides », et le Grenelle de l’environnement, qui préconisait une réduction « de 50 % en dix ans si possible » – le « si possible» étant au coeur du débat. Trois raisons justifient la réduction des pesticides, a rappelé Yves Le Bars, président du comité d’orientation d’Écophyto R&D, lors de présentation de l’étude. D’une part, baisser la pression phytosanitaire permettrait d’éviter les résistances que les ravageurs peuvent développer. D’autre part, l’impact sur l’environnement et la santé serait préoccupant. Enfin, la perception d’un « niveau de risque élevé » par le public exige une réponse des pouvoirs publics.
Perception du risque
En France, la perception du risque engendré par les pesticides est identique à celle des risques liés à l’énergie nucléaire, a poursuivi Yves Le Bars. Dans les deux cas, seulement 12 % des Français croient « qu’on leur dit la vérité sur les dangers », et 64% des Français associent aujourd’hui les pesticides à un niveau de risque élevé. Ces chiffres, qui proviennent d’un sondage de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), sont en effet alarmants. Ils témoignent d’une méfiance envers les autorités publiques, qu’aucune société démocratique ne peut accepter durablement. Toutefois, changeront-ils si l’on diminue les doses de pesticides ? Rien n’est moins sûr ! Ces données soulignent en revanche la nécessité de communiquer sur l’utilité des pesticides, d’expliquer comment leur usage est encadré et surtout de remettre leurs risques – réels – en perspective. De très nombreuses études ont été publiées à ce sujet, comme celle de deux chercheurs américains, les Dr Carl Winter et Sarah Davies, qui concluent que « du point de vue de la pratique, le bénéfice marginal en termes d’exposition aux résidus de pesticides, obtenu en augmentant sa consommation de produits de l’agriculture biologique, est insignifiant ». Les auteurs rappellent que grâce aux critères imposés par les autorités – notamment par le biais des doses journalières admissibles (DJA), qui servent de base à la définition des limites maximales de résidu (LMR), et des coefficients de sécurité pour l’exposition humaine, qui sont au moins d’un facteur de 100 –, l’exposition des consommateurs est au final 10 000 fois inférieure à la plus faible dose toxique pour l’animal de laboratoire le plus sensible.
Plus audacieuse, une équipe de chercheurs suisses dirigée par le Dr Ronnie Juraske a récemment tenté de quantifier en termes d’espérance de vie le risque d’exposition de l’homme aux pesticides présents dans l’alimentation en Suisse et aux USA. Il s’agit d’un travail théorique, réalisé grâce à des outils de modélisation. Le Dr Juraske a calculé l’impact hypothétique de l’exposition aux résidus d’environ 440 molécules. Selon lui, cette exposition conduirait à une diminution totale de l’espérance de vie de… 4,2 minutes pour la Suisse et de 3,2 minutes pour les États-Unis ! Certes, cette estimation doit être considérée avec beaucoup de prudence, car cette modélisation comporte de très nombreuses faiblesses, notamment en raison du fait que certains groupes de population (personnes âgées, nourrissons, enfant s , diabétiques, femmes enceintes) n’ont pas été pris en compte. Cependant, elle donne une approximation assez crédible du risque encouru à cause des pesticides. En conséquence, une diminution de 50 %, non pas de l’usage des pesticides mais de leur absorption par le consommateur, augmenterait l’espérance de vie de ce dernier d’environ 2 minutes ! Tel est l’enjeu réel d’Écophyto R&D, en tout cas en ce qui concerne son volet « santé publique ».
L’impact environnemental
Pour ce qui est de l’environnement, la position de l’Inra est simple : moins il y aura de pesticides, mieux ce sera. Un tel raisonnement, certes correct, est un peu réducteur. Il équivaudrait à supprimer les vols Paris-Rio de Janeiro sous prétexte de diminuer le nombre d’accidents aériens ! En effet, il existe beaucoup d’autres pistes qui permettent de réduire l’effet des pesticides sur l’environnement et la santé, « but de la réduction des pesticides à ne pas oublier », comme le rappelle avec pertinence le mensuel Phytoma . Notamment l’amélioration de l’efficacité des produits phytosanitaires par une meilleure pénétration de la matière active dans les plantes, ou par l’élaboration de spécialités dont le spectre d’action est restrictif. Pour ne pas mentionner certaines biotechnologies, comme le maïs transgénique MON 810, dont la principale qualité est… de réduire l’usage des pesticides. Ou encore le projet de BASF Plant Science, qui concerne une pomme de terre transgénique résistante au mildiou grâce au transfert de deux gènes de résistance provenant d’une pomme de terre sauvage (bulbo castanum). Or, l’indice de fréquence de traitement (IFT) de la pomme de terre est 4 fois supérieur à celui de la moyenne de toutes les grandes cultures (16 contre 4 en moyenne en 2006), précisément à cause du mildiou. Pourtant, ni la pomme de terre de BASF, ni le maïs de Monsanto ne figurent dans les mille pages du rapport final d’Écophyto R&D, qui privilégie le concept du « moins de pesticides » au détriment de celui de « pesticides plus verts ».
Expliquant que le choix a été fait « de séparer l’analyse de l’usage des pesticides, de leurs impacts et des risques environnementaux et sanitaires », l’Ira n’a pas estimé utile de retenir des indicateurs permettant d’apprécier l’impact des pesticides sur l’environnement et sur la santé en fonction des taux de diminution proposés (– 10 %, – 20 %, – 50 %). Résultat : certaines modifications d’itinéraires culturaux proposées ne sont pas très à propos. « Les réductions d’IFT envisagées portent essentiellement sur les fongicides, alors que la pollution des eaux par les pesticides est composée essentiellement par des herbicides, domaine dans lequel peu de propositions sont faites dans ce rapport », souligne ainsi le groupe InVivo dans les Cahiers des Acteurs de l’étude, qui rassemblent quelques-unes des remarques des membres du comité d’orientation. Même constat pour la question des résidus de pesticides provenant du traitement des denrées stockées. « Aucune proposition n’est faite en ce domaine », poursuit InVivo.
Les bioagresseurs font de la résistance
Enfin, Yves Le Bars a évoqué la question des résistances que les bioagresseurs pourraient développer suite à un usage abusif des pesticides. Les ravageurs en tout genre possèdent en effet une formidable capacité à contourner les obstacles que l’homme dresse devant eux. Mais est-ce une particularité propre aux pesticides ? Et surtout, que propose l’Inra ? En résumé, l’institut suggère de généraliser les cultures de variétés résistantes aux maladies. « Pour le maïs, le tri pariétal vis-à-vis des maladies du feuillage (helminthosporiose) ou des épis (fusariose) est pris en compte par les sélectionneurs et dans les réseaux d’évaluation des variétés depuis bien longtemps. C’est pourquoi le besoin en fongicides sur maïs est déjà très faible », note Jean-Paul Renoux, spécialiste du maïs chez Arvalis. En réalité, le problème des résistances, largement connu du monde agricole, nécessite une approche multidirectionnelle, dont la réduction des pesticides est loin de constituer l’unique voie. Là encore, la génétique peut apporter des pistes intéressantes, notamment grâce à l’inactivation par mutagenèse de gènes codant la sécrétion d’une protéine de plante nécessaire à l’infection par un agent pathogène, ou mieux, grâce à l’introduction de plusieurs gènes de résistance. En revanche, doser trop faiblement un pesticide ou n’utiliser que quelques produits en raison de la suppression de familles entières de matières actives tend à favoriser l’apparition de résistances. Tout comme d’ailleurs l’usage exclusif de certaines variétés de plantes… Là encore, l’approche d’Écophyto R&D reste très – trop – réductrice, et pas à la hauteur de l’excellent degré de recherches attendu d’un institut comme l’Inra. En clair, en l’état, Écophyto R&D ne répond pas aux trois raisons invoquées en préambule par Yves Le Bars.
Des « dires d’experts » pas fiables
Et cette critique est loin d’être la seule que l’on pourrait formuler à l’égard de ce laborieux travail, qui s’articule en deux volets : la collecte des références techniques (rendement, usage de pesticides, coût, etc.) selon différentes pratiques agricoles (agricultures intensive, raisonnée, bio, intégrée…), et l’établissement de modèles informatiques s’appuyant sur ces données. Divers scénarios correspondant à un passage complet de l’agriculture française aux différents modèles agronomiques (baptisés « niveaux de rupture ») ont été présentés. La hiérarchie de ces niveaux de rupture correspond au degré de réduction des pesticides, du modèle « intensif » N0 à l’agriculture bio N3, en passant par une protection « raisonnée » N1 ou « intégrée » N2.
Fait insolite, lors de la présentation de l’étude, les auteurs ont d’emblée mis en garde leurs auditeurs contre une utilisation trop précipitée de leurs conclusions. « Une certaine prudence est nécessaire vis-à-vis de résultats dont l’incertitude ne peut être précisément quantifiée sur la base des données disponibles », a averti Pierre Stengel, directeur d’Écophyto R&D. « Il ne s’agit pas d’une prospective, ni a fortiori d’une prévision, des changements attendus et de leur rythme. Ces scénarios n’ont pas non plus de valeur prescriptive au niveau local ou d’une exploitation », a-t-il ajouté.
Si une telle prudence peut surprendre, elle répond néanmoins aux nombreuses remarques figurant dans les Cahiers des Acteurs. À plusieurs reprises, les membres du comité d’orientation – en particulier les instituts techniques agricoles – ont en effet unanimement constaté que l’étude ne reposait pas sur un socle scientifique fiable. « Nous estimons que le calendrier de cette étude a été incompatible avec une analyse scientifique sérieuse des données accessibles, ce qui a amené à des constats réducteurs, voire erronés, qui se sont répercutés sur les propositions », note le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL). Même critique de la part d’Arvalis, qui rappelle que certains « dires d’experts » servant de base aux scénarios ont été contestés lors des débats, « sans qu’il en soit tenu compte ». Or, l’institut dispose de très nombreuses références sur les pertes de rendements engendrées par une baisse des IFT. Ont-elles été intégrées dans les modèles ? Il semblerait que non.
Enfin, l’Association de coordination technique agricole (Acta) conseille « la prudence dans l’extrapolation à l’ensemble du territoire des systèmes travaillés qui correspondent à des réalités de terrain dans des contextes pédoclimatiques et culturaux bien identifiés » . Ce cruel manque de rigueur dans les données
est d’ailleurs reconnu dans l’étude. « Les groupes d’experts Cultures légumières et Arboriculture fruitière ont été plus particulièrement confrontés aux difficultés liées à la rareté des données disponibles et donc à leur faible représentativité », écrivent les auteurs. Quant aux groupes Grandes cultures et Viticulture, ils « ont aussi été confrontés à un manque de données, surtout pour les niveaux de rupture 2c et 3 ». Enfin, d’autres reproches ont été rapportés, comme le fait que des économies de coût avaient été surestimées, alors que des pertes de production avaient, elles, été sous estimées. « Il serait fortement dommageable de prendre les résultats au pied de la lettre, alors qu’ils ne sont que les conséquences d’hypothèses plus ou moins solides », conclut Arvalis.
Les limites du modèle
L’ensemble de ces critiques explique sûrement pourquoi MM. Le Bars et Stengel ont sorti ceintures, bretelles et parachutes lors de la présentation de l’étude. Établir un modèle informatique sur des données dont la solidité n’est pas établie n’est en effet pas très raisonnable.
Pire, pour le calcul informatique des moyennes nationales, le désherbage mécanique a plus ou moins été généralisé dans les itinéraires techniques intégrés (N2a) et dans les systèmes de production intégrés (N2c). Or, comme le confirme Pierre Stengel, « les données pédologiques n’ont strictement pas été prises en compte dans les modèles informatiques ». Pourtant, la nature des sols est déterminante en ce qui concerne la possibilité de binage.
Les effets de seuil n’ont pas davantage été pris en c o n s i d é r a t i o n dans les modèles. Ainsi, une réduction de 30 % de l’IFT herbicides sur maïs conduit dans les essais du Sud-Ouest à un abandon pur et simple de toute maîtrise des adventices. Mais en conditions réelles, c’est toute la culture du maïs qui est abandonnée par l’agriculteur ! Ces effets « seuil » sont éliminés lorsqu’on procède à une extrapolation générale par informatique. Enfin, le modèle de l’Inra n’a pas vraiment intégré la variabilité des conditions climatiques (pourtant essentielle en matière de gestion des ravageurs), ni celle des prix, qui constitue un élément fondamental de prise de décision. Pour tous ces facteurs, et bien d’autres, l’Inra s’est contenté de prendre les données générales de l’année 2006, considérée comme « moyenne » en termes de pression parasitaire. Or, l’impact de l’usage des produits phytosanitaires augmente de manière non linéaire en fonction de la pression parasitaire. Un élément également absent des modèles. À force de vouloir simplifier une réalité très complexe, on aboutit inévitablement à un modèle théorique en fort décalage avec la réalité. C’est ce que souligne le CTIFL, qui note que les hypothèses concernant l’arboriculture ne reposent qusur un seul produit, la pomme, alors qu’« il ne peut servir de modèle extrapolante à toutes les espèces fruitières ». Le même reproche vaut également au sein d’une même espèce, comme la pomme. En effet, les principales variétés de pommes consommées sont sensibles à la tavelure (Gala, Golden…) et nécessitent plusieurs traitements. Dans ces conditions, est-il raisonnable de les comparer à des variétés résistantes qui sont encore peu prisées du consommateur ? C’est pourtant ce que fait l’Inra…
L’IFT : un indicateur inadapté
Enfin, en dehors de ces très nombreuses faiblesses rapportées dans les Cahiers des Acteurs, l’étude pèche sur un point fondamental : la polarisation excessive sur l’indicateur de fréquence de traitement. Or, même les auteurs reconnaissent que l’IFT « ne prend pas en compte les caractéristiques spécifiques des produits, notamment leur degré de toxicité ou leur persistance dans l’environnement, ni les caractéristiques du milieu ». Ainsi, remplacer un produit qui dispose d’un profil écologique favorable – spécificité et faible persistance – mais d’efficacité modérée, par un produit à forte persistance d’action, à risque de contamination des eaux et à large spectre, peut conduire le modèle à gratifier la culture d’un meilleur IFT. En réalité, l’IFT n’est pas un marqueur très adéquat pour évaluer la pression phytosanitaire sur l’environnement et sur la santé. Il permet juste de mesurer l’usage des pesticides d’une manière un peu plus sophistiquée qu’avec une simple mesure quantitative comme le QSA (quantité de substances actives vendues), et un peu moins sophistiquée qu’avec le NODU (nombre de doses utilisées), retenu par le groupe de travail mis en place par Guy Paillotin mais que l’Ira s’est abstenu d’utiliser.
Jointe à la suppression de nombreuses substances actives, la course à la diminution de l’IFT conduit d’une part à utiliser toujours les mêmes familles de produits, d’autre part à favoriser un type particulier de parcours agronomique. Ainsi, en matière d’herbicides, la généralisation de la contrainte IFT (ou grammage de matière active) conduit inévitablement à privilégier systématiquement la famille des sulfonylurées, déjà présente dans la plupart des cultures. Rien de tel pour préparer les futurs problèmes de résistances !
Plus choquant encore, en ce qui concerne les grandes cultures, les chiffres de réduction d’IFT annoncés dans le rapport ont été obtenus à partir du modèle « intensif » N0. Or, de l’aveu même de l’Inra, ce modèle N0 n’existe pas ! « Il correspond en grandes cultures aux 30 % des agriculteurs les plus consommateurs de pesticides », précise pour A&E Pierre Stengel. En fait, c’est le modèle NA (niveau actuel moyen) qui reflète la situation actuelle. Partir du modèle N0 pour calculer des taux possibles de réduction de pesticides est donc un peu trompeur…
Des travaux d’expérimentation
On comprend dès lors pourquoi la plupart des acteurs du monde agricole proposent la réalisation de travaux d’expérimentation complémentaires afin de bien valider sur le terrain les résultats obtenus par informatique. « Les intervenants l’ont souligné : l’étude est un débroussaillage. Il faut continuer les recherches et valider les hypothèses et scenarii », note en effet Phytoma.
Certes, il ne s’agit pas de nier l’existence de très nombreuses exploitations agricoles dont les pratiques davantage orientées sur l’agronomie – c’est-à-dire sur le modèle « production intégrée » – méritent d’être plus largement répandues. Toutefois, la généralisation de ce mode de production d’ici à 2018 semble très utopique. Seul le chargé des questions agricoles de France Nature Environnement (FNE), Jean-Claude Bévillard, a estimé qu’il n’y avait pas de temps à perdre. «L’objectif de 50 % est inscrit dans le Grenelle », a-t-il rappelé à la tribune, avertissant en bon gardien du temple du Grenelle que FNE veillerait bien à son application.
Il pourra toujours s’appuyer sur les propos de Jean-Marc Meynard, chef du département Sciences pour l’action et le développement à l’Inra-Grignon, qui expliquait dans le numéro de février 2010 de Pour la Science comment on peut « diviser par deux le nombre moyen de traitements fongicides sans réduire sa marge ». Et M. Meynard sait de quoi il parle : il co-gère avec son épouse – également chercheuse à l’Inra – deux exploitations agricoles qui totalisent environ 280 hectares dans l’Eure-et-Loir (et bénéficient de 106 000 euros annuels à titre d’aide PAC). Ces exploitations ne sont-elles pas des candidates idéales à la constitution du réseau de 1 000 fermes expérimentales souhaitée par Chantal Jouanno d’ici à la fin de l’année 2010 ?