AccueilApicultureAbeilles : l'étude qui ébranle les certitudes de la Confédération paysanne

Abeilles : l’étude qui ébranle les certitudes de la Confédération paysanne

Premièrement, deux apiculteurs bien connus pour leur positionnement virulent dans l’affaire du Gaucho et du Régent TS affirment que l’auteur du livre serait l’instrument d’une « grossière tentative de manipulation du lobby agro-industriel ». Bigre ! Voilà des accusations qui mériteraient d’être quelque peu étayées. A moins qu’elles ne soient qu’un pur fantasme conspirationniste aux limites de la diffamation…

Deuxièmement, les auteurs du communiqué rabâchent un refrain bien connu, qui apparaît aujourd’hui particulièrement simpliste au regard des multiples publications scientifiques internationales – espagnole, suisse, belge et allemande (1) – : le Gaucho et le Régent TS seraient la seule et unique cause des problèmes de mortalités d’abeilles, et nous autres, Français aurions tout compris, alors que le monde entier persiste dans son ignorance !

Troisièmement, pour éliminer toute autre explication possible, les auteurs – qui ne sont pas des spécialistes de la pathologie des abeilles – affirment qu’« aucune maladie, même des plus graves, ne peut provoquer la disparition de la quasi-totalité des butineuses en l’espace de quelques jours ». Argument capital dans l’accusation contre les pesticides, présenté par la Confédération paysanne comme « un fait incontestable ». Or, c’est précisément le contraire que viennent de prouver Mariano Higes, Garcia-Palencia Pilar, Martin-Hernandez Raquel et Meana Aranzazu ! (2). Après avoir infecté plusieurs lots de 20 abeilles saines avec un protozoaire de type Nosema ceranae, ces chercheurs espagnols ont en effet pu constater qu’à partir d’une certaine température – nécessaire à la germination des spores -, « toutes les abeilles atteintes de la Nosemose ceranae mourraient au bout de 8 jours ». Ils en ont conclu qu’« il est possible que les symptômes de dépopulation d’abeilles observés depuis quelques années dans plusieurs pays européens soient apparentés à l’infection de la Nosemose ceranae ». Prudents, les chercheurs espagnols notent toutefois que « des études sur le terrain avec des colonies infectées sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse ».

(1) : voir à ce sujet : www.affaire-gaucho-regent.com
(2) : Experimental infection of Apis mellifera honeybees with Nosema ceranae, J. Invertebr. Pathol, (2006).

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