Selon un article publié dans La Dépêche du Midi du 25 juin 2009, le Groupe national ours dans les Pyrénées (GNOP) aurait « réussi à calmer le débat entre associations, chasseurs et éleveurs ». « Tout va bien au pays de l’ours. Du moins pour l’instant », indique le journaliste Jean-Marie Decorse, qui présente les résultats de la petite année de réunions organisées sous la direction du préfet de Région, Dominique Bur. « Pour l’instant, la hache de guerre semble enterrée entre chasseurs et partisans de l’ours », poursuit le journaliste, qui constate « être loin du climat exacerbé qui a accompagné les premières étapes de la réintroduction de l’ours ». « Si les opposants inconditionnels ont continué de boycotter les réunions du groupe, celui-ci est parvenu à maintenir un relatif consensus », note enfin Jean-Marie Decorse.
Sauf que parmi ces opposants figure l’essentiel des acteurs locaux, comme oublie de le préciser le journaliste ! Véronique Estrémé, femme d’éleveur de la vallée du Biros, rappelle ainsi qu’« on ne peut que s’étonner de la retranscription du compte rendu émanant de la Préfecture de Région de la réunion du groupe ours du 24 juin 2009. Eluder le boycott des représentants des Pyrénéens (élus départementaux, locaux, agriculteurs, chasseurs et autres), dont il faut souligner l’opposition à ce plan ours, osons le dire, c’est de la désinformation ! » En effet, aucune des six chambres d’agriculture du massif n’était présente, ni les trois conseils régionaux, ni les six conseils généraux. Même les fédérations de chasse – pourtant ouvertes dans un premier temps à la discussion – ont décidé de rejoindre le « front du refus ». « Outre les représentants de l’Etat et des organismes publics, il n’y avait guère au GNOP que des Animateurs de Pays venus défendre leurs professions et quelques bénéficiaires de subsides publics pour souhaiter bien sûr que cela dure encore », confirme Gérard Dubuc, maire de Saint-Lary. Il poursuit : « Quand on connaît le nombre et l’importance des forces élues des Territoires, de l’économie montagnarde, des représentants professionnels et syndicaux, dont aucun n’a cautionné la démarche bien tardive de pseudo concertation, on se doute que tout n’est pas si parfait dans le meilleur des mondes des ours slovènes importés dans les Pyrénées ».
L’élu dénonce principalement « l’énoncé de la réussite des mesures de protection ». Reprenant les propos du préfet de région, La Dépêche note que « les demandes de dédommagement pour les attaques de troupeaux imputables à l’ours ont été divisées par quatre entre 2007 et 2009 (17 dossiers contre 65 à la même date) ». « Les mesures prises [dont la présence des chiens patou, gardiennages des estives, etc.] ont sans doute permis de limiter les dégâts dans les troupeaux », indique le journaliste. Sans doute ! Mais pour Gérard Dubuc, la raison est ailleurs : « La diminution des prédations s’explique par l’élimination ou le cantonnement des ours les plus carnivores ». « Ce n’est un secret pour personne, sauf visiblement pour Monsieur le Préfet, que la chasse à l’ours a repris dans les Pyrénées », note pour sa part l’Association pour la sauvegarde du patrimoine d’Ariège-Pyrénées (ASPAP). Comme l’indique le maire d’Orlu, Alain Naudy, dont le village est régulièrement la cible de Balou, visiblement « attaché à ce village », « nous en avons ras le bol. L’ours se promène maintenant en bordure du village, voire au-dessus de la mairie, où il a déjà détruit plusieurs ruches, l’an dernier. Tout le monde trouve ça normal que l’ours vienne se promener dans le village. Mais s’il venait à Foix ou à Tarascon, cela ferait un scandale. Un jour, il y aura un problème ». A bon entendeur…