Répondant aux inquiétudes sur le poids des contraintes environnementales, formulées par le président d’Orama, Philippe Pinta, lors du Sommet du végétal, le 19 janvier 2010 à Rungis, le ministre de l’Alimentation, l’Agriculture et la Pêche, a indiqué qu’il souhaitait « calmer le jeu et mettre sur pied une nouvelle méthode ». Admettant que « parfois, [le gouvernement] a voulu aller trop loin et trop vite sans prendre en considération l’impact économique et social des décisions qu’il prenait pour l’ensemble des exploitants agricoles français », Bruno Le Maire a déclaré vouloir mettre un terme « à la confrontation entre ceux qui défendent l’environnement et ceux qui défendent l’agriculture, alors même que ceux qui défendent l’agriculture sont probablement ceux qui font le plus pour protéger et pour défendre l’environnement ». Le ministre a ensuite révélé que cette question avait été abordée en tête à tête avec le ministre de l’Environnement et du développement durable, Jean-Louis Borloo, et sa secrétaire d’Etat, Chantal Jouanno, « lors d’un dîner [qu’ils ont] eu en début d’année ».
« Si nous continuons dans cette opposition, tout le monde y perdra : les défenseurs de l’environnement comme les agriculteurs. […] Tous les efforts qui ont été faits par les agriculteurs pour promouvoir une agriculture durable et pour qu’ils deviennent les plus performants au monde en matière de défense de l’environnement seront réduits à néant », a averti le ministre. C’est pourquoi, avec Jean-Louis Borloo et en accord le président de la République et le Premier ministre, il a décidé de créer un groupe de coordination, composé de scientifiques, de représentants des organisations non gouvernementales et de représentants du monde agricole. Ce groupe devra étudier l’impact qu’aura sur l’agriculture toute décision concernant l’environnement, en répondant à trois questions : quel est le bénéfice réel de la mesure environnementale envisagée pour notre société, et est-il quantifiable ? Quel est l’impact économique de la mesure pour la filière agricole? Cette mesure est-elle également mise en place au même niveau par nos partenaires européens ? Insistant sur ce dernier point, le ministre a indiqué que « certains semblent avoir oublié que si les contraintes sont nationales, la réalité des marchés, elle, est bien européenne ! Par conséquent, toute contrainte nationale supplémentaire, qui n’est pas respectée également par nos partenaires européens, signifie moins de compétitivité ».
« Si le ministre est vraiment sincère, il va devoir sérieusement revoir son discours sur l’usage des biotechnologies végétales, et pas simplement défendre la recherche », a commenté en marge du sommet Daniel Peyraube, secrétaire général de l’AGPM et l’un des cinq cent délégués présents lors du l’intervention du ministre.