Visiblement très embarrassé par l’intoxication d’Escherichia Coli, à l’origine de sept hospitalisations dans l’agglomération bordelaise, le député-maire écologiste Noël Mamère a immédiatement mis en cause les « modes industrialisés de transformation agroalimentaire ». « C’est ce système-là que nous dénonçons avec les écologistes depuis longtemps en disant qu’il faut revenir à une agriculture paysanne », martèle l’élu Vert. Manque de bol, la germination des graines a été réalisée par… ses propres services ! C’est ce qui ressort de ses propos contradictoires. En effet, dans un premier temps, l’élu écologiste a indiqué à la presse que ces graines avaient été « élevées par les parents au centre de loisirs », pour ensuite affirmer que ce seraient deux employés du centre de loisirs où a eu lieu la kermesse qui auraient effectué la germination.
Toutefois, l’élu nie toute responsabilité, affirmant sur BFM que « les graines germées à l’origine des infections à Bordeaux étaient contaminées avant d’arriver dans sa commune ». Réagissant aux propos de l’élu Vert, le groupe britannique Thompson & Morgan, fournisseur des graines, a indiqué que ses produits étaient sains au moment de la livraison. « Nous notons que ces intoxications semblent être survenues dans un cadre bien spécifique, ce qui pourrait indiquer que quelque chose est intervenu au niveau local, ou lié à la manipulation et à la mise en culture de ces graines », a noté le porte-parole de l’entreprise. Par ailleurs, aucun cas d’intoxication semblable à ceux constatés en France n’a été observé au Royaume-Uni, ni ailleurs, a précisé la Food Standards Agency, l’organisme britannique chargé de la protection des consommateurs en matière d’alimentation. En outre, Noël Mamère est bien incapable d’apporter le début d’une preuve de la véracité de ses propos, puisqu’il ne dispose d’aucune analyse des graines montrant une contamination en amont.
En réalité, peu importe que ces graines aient été livrées contaminées ou non ; car un simple nettoyage dans de l’eau chlorée aurait suffi à rendre inactives les bactéries pathogènes. Ce qui n’a visiblement pas été fait à Bègles, haut lieu de l’écologie et de l’agriculture bio. Comme l’explique Philippe Bourgois, patron de Germ’line, l’un des trois plus grands producteurs de graines germées bio en France, « le cahier des charges de l’agriculture biologique interdit l’usage du chlore ». Certes, deux techniques alternatives existent, comme « l’immersion dans du vinaigre bio [sic !], ou dans de l’eau réchauffée à 65°, pendant quelques minutes ». Mais rien n’indique que ces simples mesures de prévention aient été appliquées à Bègles… Ainsi, des aliments ont été proposés à la consommation dans un lieu public sans que des mesures d’hygiène élémentaire n’aient été prises !
Et ce n’est pas tout. Il est en effet curieux de constater que moins de 5 jours après l’alerte internationale mettant en garde contre les graines germées, un centre de la petite enfance se complaît à saupoudrer de la soupe avec des graines germées de fenugrec, de moutarde et de roquette… Monsieur Mamère aurait-il oublié de faire appliquer le principe de précaution ? Ou sa passion pour les produits bio l’aurait-elle rendu aveugle face au véritable risque sanitaire ? Ses attaques répétées contre l’agroalimentaire ne trompent personne : l’élu Vert tente de noyer… le poison.