C’est l’occultiste Rudolph Steiner, fondateur de l’anthroposophie qui a établie en 1824 les principes de l’agriculture biodynamique. Or ces principes sont totalement ésotériques et n’ont aucune vérité scientifique. Steiner est ainsi convaincu des forces cosmiques sur les plantes, expliquant que « la force de Jupiter colore les fleurs en blanc et en jaune » et que « dans une pomme c’est Jupiter que l’on mange, dans une prune c’est Saturne ». Pour lui, la vache a des cornes « afin d’envoyer dans son propre corps les forces formatrices astrales et éthériques » et « la vessie du cerf est presqu’une image reflétée du cosmos ». En outre il considère que « la masse cérébrale est tout simplement de la matière fécale conduite à terme ».
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Tournant le dos à toutes les connaissances biologiques et botaniques, il explique la croissance des plantes en faisant appel des petits esprits dénommés « gnomes ». Il ajoute que la fécondation des plantes se fait grâce au travail d’esprits – les sylphes et les ondines – et non avec le dépôt de pollen sur le pistil.
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On comprend pourquoi ces théories fantaisistes ont tant de mal à convaincre puisque les producteurs français certifiés en biodynamie ne représentent qu’une franche ultraminoritaire de 0,1% de toutes les exploitations agricoles. Même 99% des agriculteurs bio ne sont pas séduits par l’approche de Steiner.
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Pourtant sans surprise, certains militants écologistes comme Pierre Rabhi et Marie-Monique Robin promeuvent ce mode de production affirmant que ce serait une alternative à l’agriculture conventionnelle. Plus surprenant en revanche, l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique met en valeur l’agriculture biodynamique, et cela malgré la supervision d’un conseil scientifique doté des plusieurs membres de l’Inra.
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