Depuis sa sortie, le 24 décembre, le film d’Adam McKay Don’t Look Up fait un tabac sur Netflix, notamment auprès des écologistes. Il propose une satire grinçante sur l’immobilisme des responsables politiques, des médias comme de la population, face à la menace du changement climatique.
Pour rendre celle-ci plus palpable, le réalisateur met en œuvre une métaphore. Ainsi, dans le film, on suit le parcours de deux astrophysiciens qui ont découvert une comète qui va percuter la Terre avant six mois, annihilant toute vie sur notre planète. En réponse à leurs alertes, les deux scientifiques ne reçoivent que mépris et sarcasmes. Le film est également l’occasion d’établir une critique virulente d’un système économique où ne régnerait que l’appât du gain, la mission de la dernière chance se trouvant en effet annulée au profit de celle, plus hasardeuse, qui consiste à récupérer les richesses minières de la comète.
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que tous les partisans de Yannick Jadot tweetent en chœur des hashtags LookUp versus DontLookUp. Le candidat écologiste lui-même utilise régulièrement ce hashtag, accusant Emmanuel Macron de se comporter à l’image de la présidente du film, Janie Orlean, rôle incarné par Meryl Streep.
Depuis lors, sorti de la sphère de la crise climatique, le hashtag DontLookUp constitue, pour les militants écologistes, le moyen de ne plus avoir à discuter ou débattre de quoi que ce soit. Utiliser #DontLookUp, c’est en effet affirmer une vérité indiscutable, confortée par les faits et le consensus scientifique. Ainsi, le 5 janvier, la députée Delphine Batho, porte-parole du candidat Jadot, a tweeté au sujet d’une proposition avortée d’interdiction du glyphosate : « À l’assemblée ce matin, une nouvelle séance de #DontLookUp sur pesticides, santé et extinction du vivant. » Pour sa part, l’élu EÉLV Jérémy Camus, vice-président à la métropole de Lyon en charge de l’agriculture, s’est fendu d’un #DontLookUp pour dénoncer le fait que les néonicotinoïdes pourraient être à nouveau autorisés.
Le comble, c’est que, dans Don’t Look Up, le seul espoir de survie consistait à faire dévier la comète grâce à des missiles nucléaires et un vaisseau spatial, à savoir des technologies que rejettent… les écologistes ! En réalité, si les préceptes décroissants de l’écologie politique avaient été adoptés par la présidente Janie Orlean, la Terre aurait été – de façon inévitable – détruite par la comète. Bref, qu’il s’agisse de la crise climatique ou de la menace d’une comète, notre seul espoir reste dans le génie humain et la technologie, et certainement pas dans l’écologie politique.