AccueilEditoLa guerre des mots et des « bassines »

La guerre des mots et des « bassines »

Si la démonstration de force de la nébuleuse écologiste radicale contre les méga-bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) a engendré des violences envers les forces de l’ordre et provoqué de considérables dégâts sur le terrain – canalisations arrachées dans un délire quasi mystique, champs de céréales piétinés –, il serait erroné de sous-estimer l’impact de la guerre des mots qui a accompagné cette action de sabotage. 

Ainsi, tous les éléments de langage minutieusement élaborés par les militants écologistes ont été repris sans aucune précaution par la majorité des organes de presse. On a, en effet, assisté à l’apparition du terme de « méga-bassine » pour désigner ce qui n’est, en réalité, qu’une simple réserve de substitution d’eau. Cette réserve a ensuite été décrite comme une « gigantesque piscine à ciel ouvert » par France Info, voire, pire encore, comme un « cratère à ciel ouvert » par Le Monde et l’AFP. 

La clique de journalistes sympathisants à la cause a ainsi repris en cœur le narratif distillé par le député européen écologiste Yannick Jadot, assénant que « quelques cultivateurs de maïs » sont à l’œuvre pour « piquer et accaparer toute l’eau disponible ». Dans le même temps qu’il est suggéré que « l’agro-industrie » serait derrière cet « accaparement de l’eau », on décrit les agissements d’une foule menée par des militants cagoulés et surexcités comme « non violents ». Enfin, on fait appel à des « experts » de service, comme par exemple le philosophe décroissant Dominique Bourg pour affirmer, sur France 5, que l’on ne trouvera « aucun hydrologue pour défendre ces méga-bassines », et suggérer « que l’on met en avant certains intérêts privés contre l’intérêt général ». 

Peu importe que tout cela soit faux, et que le projet ait été validé par un rapport de plus de 140 pages rédigé par les spécialistes du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre et de la gestion des ressources du sous-sol. Et peu importe que tous les recours administratifs déposés contre ce projet aient été rejetés, la nébuleuse écologiste radicale prouvant une fois de plus qu’elle refuse les règles de la démocratie.

Car ne nous y trompons pas : la guerre sémantique que mène l’écologie politique a comme unique objectif de légitimer auprès du grand public ce genre d’actions de destruction pour, in fine, imposer un modèle économique décroissant qui est très loin de convaincre une majorité de citoyens, comme en atteste encore la dernière élection présidentielle, à laquelle son représentant a réuni moins de 5 % des suffrages. Ironie du sort, lors de cette action de saccage, celui-ci s’est fait traiter de « crevure » par des militants, subissant à son tour les attaques de ce monstre totalitaire qu’il a nourri pendant plus de vingt ans !

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