Fruit de deux années d’auditions, le récent rapport parlementaire « Pesticides et santé » fait la part entre bénéfices et risques. Analyse et commentaires du Dr Jean-Louis Thillier, directeur d’Euroscience Santé.
Le DR Jean-Louis Thillier est consultant scientifique indépendant, expert en sécurité sanitaire. Il a été directeur du laboratoire de recherche de physiopathologie digestive du service de médecine interne et d’hépato-gastro entérologie du CHU de Tours.
A&E : Lors de la présentation du rapport « Pesticides et Santé », réalisé par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST), Jean-Claude Étienne, son vice-président, a rappelé que selon un sondage de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, 64 % des Français associent aujourd’hui les pesticides à un niveau de risque élevé. Qu’en pensez-vous ?
Dr Jean-Louis Thillier : Ce n’est pas tant l’ampleur du risque que craint le consommateur, que l’incertitude quant à l’existence d’un risque, ou pire, le sentiment d’être à la merci de dangers qu’il ne peut conjurer. Pendant longtemps, cette incertitude a été celle de la pénurie, due aux aléas climatiques ou aux ravageurs des cultures.
Depuis la fin des disettes, la peur de la pénurie a été remplacée par la peur liée à la transformation de l’alimentation par l’industrie agro-alimentaire. Ainsi, notre assiette ne contient plus des aliments, mais de redoutables « objets comestibles non identifiés », les fameux OCNI du sociologue Claude Fischler, auteur de L’Homnivore. Par conséquent, le moindre motif de suspicion d’un danger sous les aspects inchangés d’un produit ordinairement fiable suscite immédiatement l’image du poison. Les médias, qui pourraient pourtant éclairer les citoyens à travers des reportages pédagogiques, préfèrent le plus souvent traiter les sujets relatifs à l’alimentation de manière anxiogène.
C’est ce qui est arrivé lors de la crise de l’ESB, qui a fait découvrir aux Français que des animaux, que l’on tenait pour des herbivores, étaient nourris avec des farines obtenues à partir de cadavres d’animaux. Par manque d’information, le consommateur a désigné non pas le prion comme responsable de la maladie, mais les farines animales, assimilées d’autant plus facilement à du poison qu’elles étaient fabriquées par l’homme.
Deux conditions sont nécessaires pour que la perception du risque retrouve un fondement rationnel : d’abord, il faut identifier correctement son existence, ensuite, il faut être capable d’en mesurer les conséquences. Une personne qui ignore quels champignons sont mortels aura raison de s’abstenir de tous. En revanche, le fin connaisseur de champignons saura faire la différence et donc profiter des bons champignons. Il n’aura pas peur. Ce qui prouve que la peur n’est pas fonction du danger, mais du manque de connaissance et de la maîtrise du risque. La suspicion des méfaits d’un aliment est donc bien le fruit d’un manque d’information. D’où l’importance du rapport de l’OPECST, et de la communication qui en sera faite. En effet, ce rapport apporte aux consommateurs un nombre considérable d’éléments de réflexion, qui portent notamment sur certains bénéfices de l’usage des pesticides, systématiquement passés sous silence. Car dans certains cas, la sécurité sanitaire des aliments est renforcée grâce à l’emploi des pesticides ! En particulier en ce qui concerne le contrôle des mycotoxines, très toxiques pour l’homme. Ce constat s’applique à l’aflatoxine B1, un agent cancérogène pour l’homme et qui constitue l’un des plus puissants facteurs de cancer du foie que l’on connaisse, à la fumonisine B1 du maïs, qui provoque une leuco encéphalomalacie chez le cheval et un oedème pulmonaire chez le porc, ou encore aux trichothécènes, à la zéaralénone, aux fumonisines, à l’ochratoxine. Mais les traitements fongicides restent de loin la manière la plus efficace de protéger les aliments.
Dans sa présentation du rapport, le député Claude Gatignol a fortement insisté sur la différence entre l’exposition des consommateurs et celle des professionnels. Qu’en pensez-vous ?
L’exposition d’un consommateur est 100 000 fois inférieure à celle d’un agriculteur! Ce qui explique qu’on ne peut pas traiter de la même manière la question des résidus de pesticides contenus dans les produits alimentaires et l’exposition professionnelle des agriculteurs à ces produits.
En ce qui concerne l’alimentation, le rapport a raison d’être rassurant : plus de 200 études internationales (de type cas-témoin ou cohorte) prouvent que la consommation des produits alimentaires – notamment des fruits et légumes entiers – qui sont les plus exposés aux pesticides n’a jamais été associée à une augmentation du risque de cancers. Au contraire ! Dans plus de 80 % des études, on a même pu mettre en évidence un effet protecteur d’un ou plusieurs groupes de fruits et légumes. En revanche, aucune étude, et je dis bien aucune, n’a décelé d’effet défavorable. De plus, les sujets dont les apports en fruits et légumes ont été les plus faibles ont présenté deux fois plus de risque de développer un cancer que les sujets ayant eu les consommations les plus élevées de végétaux tout-venant. Cet effet protecteur vis-à-vis des cancers s’explique par l’action de plusieurs composants des fruits et légumes, notamment les composés antioxydants (bêta-carotène, vitamine C, vitamine E). Le risque de développer un cancer est multiplié par 2 à 6 chez les sujets dont les apports ou les taux sériques de bêta-carotène, vitamine C et vitamine E sont les plus faibles.
Aujourd’hui, la présence de résidus de pesticides dans les denrées alimentaires et dans l’eau ne constitue pas un souci de santé publique majeur. D’autant plus que tous les indicateurs montrent des progressions de la qualité.
Près de 93 % des fruits et légumes analysés en 2007 montraient des teneurs inférieures à la LMR, et en 2005, 94 % de l’eau était conforme à la réglementation, contre 91 % en 2003.
Tout cela résulte du fait que les agriculteurs raisonnent de plus en plus leurs interventions, et font preuve d’une meilleure maîtrise des techniques agro environnementales. Selon les données fournies par l’European Crop Protection Association, les doses moyennes de produits phytopharmaceutiques utilisées à l’hectare ont, entre 1950 et 2000, été divisées par plus de 9, passant de 1,3 kg/ha en moyenne à moins de 150 g/ha, note le rapport. Dans le même temps, l’indice de sécurité (Dose Journalière Acceptable) a été multiplié en moyenne par cinq. Ces chiffres témoignent d’une très belle évolution de nos pratiques agricoles. Et c’est tant mieux !
Pourtant, on retrouve encore des pesticides un peu partout…
En effet. Et l’exposition de la population est liée à de multiples facteurs : alimentation, eau, air intérieur et extérieur, etc. Ainsi, les travaux de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) sur la présence de pesticides dans l’air intérieur ont démontré que les travaux agricoles du sol rejettent encore aujourd’hui du lindane dans l’air, alors que ce produit n’est plus utilisé depuis de nombreuses années.
Mais l’agriculture n’est pas la seule source de contamination. C’est ce dont témoigne le cas de la ville de Chenôve, (Côte d’Or), où Atmosf’air Bourgogne a relevé une concentration exceptionnelle de lindane dans une école. Cette exposition correspondait au traitement des charpentes, réalisé plus de quinze ans auparavant! En outre, il ne faut pas négliger les usages domestiques comme les nombreux biocides utilisés pour lutter contre les acariens, les moustiques, les cafards et les mites, et les fongicides permettant l’entretien des plantes d’intérieur. À cette longue liste s’ajoutent les produits utilisés pour éradiquer les poux des enfants, et les puces et tiques des animaux domestiques.
Bref, nous sommes en contact permanent avec des molécules chimiques en tout genre, notamment avec des pesticides. Et pourtant, l’espérance de vie des Français continue de croître : plus de 84 ans pour les femmes et 77 ans pour les hommes. Ce qui fait de la France un pays exemplaire
dans l’Union européenne. Ces faits relativisent la portée réelle des discours alarmistes que l’on entend ici et là. Je vous rappelle qu’en 1979, Claude Aubert, l’ancien secrétaire général de Nature & Progrès, affirmait dans son ouvrage Une autre assiette que « de nombreux indices montrent qu’en dépit des progrès de la médecine, l’état de santé général de la population ne cesse de se dégrader et que cette évolution va en s’accélérant », alors que l’espérance de vie était de 70 ans pour les hommes et de 78 ans pour les femmes ! Depuis, nous avons gagné environ 7 ans, soit une augmentation de la durée de vie de 10 % ! « La mortalité, qui avait nettement diminué entre 1950 et 1971, recommence à augmenter légèrement », écrivait Claude Aubert. Le temps lui a donné tort.
Si les consommateurs peuvent être rassurés, qu’en est-il des professionnels ?
En France, les cancers d’origine professionnelle – toutes professions confondues – représentent environ 10 % de la mortalité par cancer, soit 15 000 décès par an. C’est beaucoup trop. Ces chiffres, qui sont les derniers publiés par l’Institut national de veille sanitaire (InVs), sont légèrement plus élevés que ceux qui figurent dans le rapport parlementaire, dont les références datent de plus de 10 ans (Hill et al., 1997).
Pendant trop longtemps, il a été admis que les risques professionnels faisant partie du métier, il fallait s’en accommoder. D’ailleurs, aucune profession ne comporte aucun risque. Le menuisier et le travailleur forestier sont exposés à la poussière de bois, dont la toxicité est prouvée, le peintre en bâtiment et le pompiste inhalent des vapeurs toxiques… Ce qui évolue, c’est la non acceptabilité de ces risques.
Toutefois, pour bien prendre la mesure du problème, il faut savoir que l’espérance de vie pour un homme à 35 ans est encore de 46 ans pour les cadres supérieurs, de 43,5 pour les agriculteurs et de 39 ans pour les ouvriers, alors que, très curieusement, elle est la plus faible pour les inactifs : 28,5 ans ! Mieux vaut donc encore être confronté aux risques professionnels que de rester chez soi…
Ensuite, il faut souligner le fait que chez les agriculteurs, les pesticides sont loin d’être les seules causes de cancer professionnel. Pendant l’exécution de tâches de routine, ces derniers entrent en contact avec plusieurs substances dangereuses, comme certains solvants, huiles, combustibles, poussières, peintures, fumées de soudage, ou avec des virus zoologiques, des microbes et des champignons. Bien entendu, les pesticides ne doivent pas être exclus de cette longue liste de produits à haut risque, et il importe de poursuivre tous les efforts afin de diminuer au maximum ces risques.
C’est pourquoi l’agriculteur doit assurer correctement sa propre prévention en respectant les règles d’utilisation et en se protégeant. Or, la protection individuelle est souvent très contraignante et difficile à supporter pendant des heures, surtout lors de fortes chaleurs. Comme le note le rapport parlementaire, il y a là un vrai chantier, en particulier en matière d’amélioration des équipements de protection individuelle. Tout ce qui concerne la formation effectuée dans le cadre d’une qualification professionnelle me semble aussi aller dans le bon sens. Sachant que les agriculteurs sont de vrais professionnels, formés à l’utilisation des pesticides, le consommateur sera plus facilement rassuré.
Depuis 2005, les autorités françaises ont lancé une vaste étude épidémiologique sur le lien entre agriculture et cancer (Agrican). Ces travaux ont déjà donné lieu à quelques publications. Qu’en ressort-il ?
Cette étude, qui concerne 12 départements et une cohorte de 180 000 personnes, est la plus grande jamais réalisée en France. Cependant, elle comporte de nombreuses limites, notamment parce qu’elle ne concerne pas toutes les activités agricoles (dans la zone Agrican, on note une majorité de communes spécialisées dans l’élevage), et surtout parce qu’elle inclut peu de salariés agricoles.
La toute première étude épidémiologique significative chez les agriculteurs est plus ancienne : elle date de 1985 et a été réalisée aux États-Unis. Depuis, ces premiers résultats ont été affinés par d’excellentes études menées au niveau international. Ainsi, une vaste cohorte prospective a été mise en place par le National Cancer Institute (Agricultural Health Study). Elle comprend 52 395 agriculteurs utilisateurs de pesticides, 32 437 conjoints et 4 916 applicateurs professionnels. Toutes ces études indiquent une sous-incidence significative de cancers, estimée autour de –15 % chez les agriculteurs et de – 20 % chez leurs conjoints.
Ces études ont révélé deux tendances opposées : d’une part, les agriculteurs sont significativement moins atteints par certains cancers (poumon – 35 %, oesophage – 25 %, vessie – 20 %, foie – 15 %, côlon – 15 %, rein – 7 %), et d’autre part, ils sont en revanche sujets à un excès de certaines tumeurs malignes (mélanome malin, cancers de la peau, de la lèvre, de la prostate, du cerveau) ainsi qu’à un excès de plusieurs types d’hémopathies (lymphomes non hodgkiniens, myélomes multiples, leucémies et maladie de Hodgkin).
Faut-il en déduire qu’il y a moins de cancers chez les agriculteurs ?
Oui et non ! En parallèle, toutes les études montrent en effet une augmentation de quelques types de cancer. C’est le cas du cancer de la prostate, dont l’élévation du risque atteint chez certains agriculteurs 24 %, et du cancer du sein, qui enregistre une hausse de 10 %. Je mettrais donc un bémol à l’étude de Engel et al., citée par le rapport de l’Office et qui note une moindre fréquence de cancer du sein chez les femmes utilisant des pesticides. Il s’agit là d’une étude portant sur des professionnelles dont la protection était sans faille. Ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas.
En revanche, le rapport de l’OPECST cite les travaux très pertinents du Dr Michael Alavanja, qui a émis en 2003 l’hypothèse selon laquelle l’augmentation de fréquence du cancer de la prostate pourrait être associée à l’exposition au bromure de méthyle et à certains organochlorés. Il a en effet été prouvé que ces pesticides constituent un leurre hormonal, capable de « mimer » l’effet des hormones sexuelles. Il y a ainsi une interférence entre ces pesticides et les récepteurs des hormones naturelles, qui explique cette surincidence pour ces deux types de cancer (prostate et sein), dont le risque s’accroît davantage lorsqu’il y a des antécédents familiaux. Car nous ne sommes pas tous égaux face aux cancers ! C’est un élément essentiel, et le sénateur Jean-Claude Étienne a raison d’exiger une évolution de l’évaluation toxicologique qui prenne en compte cet aspect.
Ensuite, les études notent une augmentation du cancer de la peau, cancer pour lequel le lien avec l’exposition aux rayons ultraviolets A du soleil a été nettement prouvé. Ici, les pesticides sont clairement hors de cause. En outre, selon une trentaine d’études épidémiologiques, la sur-incidence des tumeurs cérébrales serait de l’ordre de 30 %. Mais attention, ce taux élevé doit être mis en relation avec le fait que l’incidence de ce type de maladies reste très faible dans la population générale, et que dans ce cas, d’autres facteurs de risque que les pesticides sont également hautement suspectés, comme les expositions à des nuisances chimiques (désinfectants de locaux ou de matériel de traite…) ou naturelles (virus, mycotoxines…), liées à des activités d’élevage.
Enfin, il reste le cas des hémopathies malignes, dont la sur-incidence est supérieure à 20 % chez les agriculteurs. En ce qui concerne ces cancers, le lien avec l’exposition aux pesticides a été prouvé, notamment grâce aux analyses réalisées aux USA, en Nouvelle-Zélande, au Canada, en Australie et en Suède. Celles-ci convergent vers une élévation hautement significative du risque chez les agriculteurs par rapport aux citadins pour ce qui est de la maladie de Hodgkin (+ 25 %), des lymphomes non hodgkiniens (+ 34 %) et du myélome multiple (+ 23 %).
Le myélome multiple, dont l’incidence est de 4 000 cas par an en France, représente environ 1 % de tous les cancers et 2 % de tous les décès par cancer, avec un âge moyen d’apparition de 65 à 70 ans et une espérance de vie à 5 ans. C’est donc typiquement un cancer « de fin de vie ».
Une étude cas-témoin menée au sein de la cohorte de l’American Cancer Society a mis en évidence une légère association entre le myélome multiple et l’utilisation professionnelle de pesticides en milieu agricole. Dans cette grande étude prospective, 282 décès par myélome multiple ont été relevés pendant les quatre premières années de suivi. Pour chaque cas de myélome multiple, quatre témoins appariés pour l’âge, le sexe, le groupe ethnique et la résidence, ont été choisis au hasard. Les résultats mettent en évidence que pour cette maladie, les facteurs de risque constamment suggérés par rapport à la population générale sont les antécédents de diabète (qui doublent le risque) et le fait d’avoir eu un emploi dans l’agriculture (qui le triple). Toutefois, le risque étant faible pour la population générale, il reste encore quantitativement faible pour les agriculteurs exposés.
D’autres études américaines ont confirmé l’association du myélome multiple avec l’utilisation importante de pesticides chez certains agriculteurs, et l’absence d’association chez les agriculteurs ne manipulant pas de pesticides. Pour évaluer la relation entre l’exposition à des pesticides spécifiques aux travaux agricoles et le risque de myélome multiple, une étude cas-témoin a été menée dans la province de Forlì, en Italie. Quarante-six cas de myélome multiple (20 femmes et 26 hommes âgés de 40 à 74 ans, avec un âge moyen de 64 ans) ont été identifiés dans les années 1987-1990. Le risque associé la culture de pommes et de poires a été doublé. Or, l’arboriculture est connue pour être à l’origine de fortes expositions aux insecticides organochlorés.
Toutefois, en Italie comme aux États-Unis, la mortalité due aux cancers est plus faible chez les agriculteurs que dans la population en général.
Qu’en est-il des maladies neurologiques, comme la maladie de Parkinson ?
À ce sujet, le rapport parlementaire estime que l’exposition aux pesticides est associée à un doublement du risque de la maladie de Parkinson. C’est également mon évaluation. Le Dr Alexis Elbaz, de l’unité INSERM « neuro-épidémiologie », rappelle toutefois que la prévalence de cette maladie (qui est un peu plus fréquente chez les hommes que chez les femmes) est de 2 % après 65 ans, et que son incidence est de 10 à 15/100 000 personnes-année. Elle est donc beaucoup moins fréquente que la maladie d’Alzheimer.
En outre, de multiple paramètres rendent la mesure de l’exposition difficile, comme le fait que les populations sont exposées à un grand nombre de produits différents avant que la maladie ne se déclare. C’est ce qui explique qu’aucun type de pesticides n’a pu être directement incriminé. Sauf peut-être la roténone, un insecticide naturel qui provoque chez le rat, lors de l’intoxication chronique par voie parentérale ou sous-cutanée, des lésions nigro-striatales, avec apparition d’inclusions cytoplasmiques similaires aux corps de Lewy (Betarbet et al., 2000 ; Sherer et al., 2003).
S’il reste encore quelques incertitudes, un consensus se dégage néanmoins pour établir une relation entre l’exposition professionnelle et la maladie de Parkinson. C’est en tout cas ce que confirme une récente étude portant sur une cohorte de 125 000 personnes, suivies pendant 10 ans. Elle a permis d’identifier 400 cas de maladie de Parkinson et d’isoler, parmi de nombreux toxiques investigués, l’exposition aux pesticides comme étant le seul pour lequel il y avait une relation avec un risque relatif de 1,7, c’est-à-dire un risque de développer la maladie de Parkinson 70 % plus élevé que chez les personnes non exposées aux pesticides.
Aux États-Unis, de nouveaux outils sont développés afin de mieux déterminer le potentiel neurotoxique des produits testés. Plutôt que d’utiliser des animaux, on se sert de cultures cellulaires ou d’oeufs de poisson fécondés. Tout cela va nous permettre d’affiner davantage les analyses et de mettre sur le marché des produits encore plus sécurisés.