En réaction à la campagne de Greenpeace contre les pommes, l’Association nationale pommes poires (ANPP) a vivement réagi par la voix de son président, Daniel Sauvaitre. « C’est un rapport bidon que vient de publier Greenpeace ce matin », a dénoncé l’ANPP, qui accuse l’ONG écolo de tirer des « conclusions mensongères ». « Greenpeace abuse les consommateurs et les médias sans avoir jamais mis les pieds dans un verger et rencontré les pomiculteurs », poursuit le communiqué, qui souligne « l’ignorance agronomique » de la multinationale verte. « Greenpeace préconise des solutions alternatives dont la quasi-totalité est déjà mise en place depuis… plus de vingt ans par les producteurs français », ironise l’association, qui n’hésite pas à rendre publique la longue liste d’erreurs et de contrevérités contenues dans le prétendu rapport.
Ainsi, l’ANPP se demande comment Greenpeace peut conclure sur la qualité sanitaire des fruits – le titre de son rapport –, alors que les 85 échantillons étudiés ont été prélevés en début de cycle végétatif, dans l’eau et les sols, et non pas sur les fruits. En ce qui concerne la France, le rapport se résume à… 11 échantillons prélevés en avril ! Rien sur le protocole, les méthodes d’analyse ni la logique dans le choix des sites. Et comme par hasard, aucune analyse de cuivre, de soufre ou de pyrèthres, des fongicides et insecticides largement utilisés en agriculture bio.
Et ce n’est pas tout ! Alors que Greenpeace fait état de « mildiou sur vergers de pommiers belges », l’ANPP rappelle qu’il n’existe pas de races de mildiou sur vergers. Elle note également que le Spruzit, un insecticide à base de pyrèthres recommandé par Greenpeace, n’est pas homologué en France sur pommiers, et qu’il n’est donc pas utilisable. Sauf à pousser les pomiculteurs dans l’illégalité ! Idem pour l’extrait de Quassia, recommandé par Greenpeace contre l’Hoplocampe du pommier, et qui est interdit d’usage en France.
Mais le plus pathétique reste les propositions de l’association verte pour lutter contre Dysaphis plantaginea (le puceron cendré que Greenpeace traduit –mal– par puceron rose). « Greenpeace propose le retrait physique hors de la parcelle ! Comment retirer physiquement chaque puceron ? », s’interroge avec stupéfaction l’ANPP. Enfin, la multinationale verte propose l’usage de la poudre de Derris, dont le principe actif est la roténone, une molécule interdite dans l’Union européenne en raison de sa toxicité et de sa responsabilité avérée dans la maladie de Parkinson. Un comble pour une association qui prétend défendre la santé du consommateur !