Panique du lobby du bio sur les NGT, les qualifiant de « nouveaux OGM » et de « menaces » pour le bio. Ont-ils raison de s’inquiéter ? Que se passe-t-il aux Etats-Unis où la culture des OGM est généralisée ?
À en croire les derniers communiqués du secteur bio en Europe, il ferait face aujourd’hui à une menace quasi existentielle. Pas tellement en raison de la baisse constante des consommateurs qui délaissent de plus en plus les produits bio, mais à cause d’une proposition de la Commission européenne pour encadrer les plantes issues des nouvelles techniques génomiques, celles qu’on appelle les NGT et que les écologistes ont baptisé les nouveaux OGM.
— Lire aussi :
NGT : un chemin encore parsemé d’obstacles
Mais ces craintes sont-elles vraiment fondées ?
Ce n’est pas si sûr. Surtout si on regarde ce qui se fait déjà depuis plus de 30 ans, par exemple aux États-Unis, où les anciens OGM sont massivement cultivés. Il y a là-bas plus de 70 millions d’hectares consacrés à ce genre de culture. Et en même temps, le marché des aliments bio a littéralement doublé. En moins de dix ans, il est passé de 31 milliards de dollars à 61 milliards pour l’année 2022. C’est qui témoigne qu’une cohabitation entre l’agriculture biologique et les OGM est parfaitement possible. Et cela même sans le cortège de mesures d’étiquetage qui n’existait pas du tout là-bas. C’est d’ailleurs peut-être ce qui explique qu’outre-Atlantique, Greenpeace, tout comme beaucoup d’autres associations écologistes, ne font plus du tout campagne contre les OGM et cela depuis de nombreuses années, et encore moins contre ces fameux NGT dont l’existence n’est même pas mentionnée sur le site de Greenpeace.
Alors franchement, ne faudrait-il pas plutôt de laisser tomber ces campagnes du siècle dernier pour se concentrer sur l’essentiel, à savoir la restructuration d’une filière qui aujourd’hui ne trouve plus suffisamment de consommateurs pour faire vivre ses propres producteurs.