Issus du monde agricole et anciens responsables au sein des Jeunes Agriculteurs, Céline Imart et Jérémy Dercerle se retrouvent candidats aux élections européennes, incarnant pour la première la vision des Républicains et pour le second, celle de Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron. Ils ont accepté de se prêter pour A&E à un entretien croisé
Lors des manifestations, l’Europe a été accusée d’être l’une des principales sources des problèmes des agriculteurs. Ce grief vous semble-t-il fondé ?
Céline Imart : Oui, cela me semble fondé. Car la Commission joue en permanence un double jeu : d’une part, elle accentue sans cesse les normes pesant sur les exploitations agricoles et, d’autre part, elle ouvre les vannes à des importations alimentaires moins-disantes par la négociation de traités de libre-échange sans ratification des États membres.
Et le Parlement a bien du mal à freiner sa folie normative ! Si les agriculteurs de l’ensemble des pays européens se sont mobilisés au même moment, c’est que tous ont le sentiment qu’il y a un problème de compétitivité des productions européennes, et qu’ils peinent à vivre dignement de leur métier. Pour résumer : il y a trop de contraintes et les prix ne sont pas suffisants.
Dans les deux cas, il est évident que l’Europe a sa part de responsabilité, la Commission ayant trop tardé à entendre les alertes des agriculteurs. Ce qui a mis le feu aux poudre, c’est l’application de la nouvelle Pac, avec son lot de nouvelles contraintes, avec un renforcement des exigences environnementales minimales à respecter pour prétendre aux paiements, couplée au contexte de la guerre en Ukraine et de ses impacts majeurs sur les marchés.
Jérémy Decerle : Non, ce n’est pas fondé. Que l’Union européenne aborde certains sujets d’une manière qui n’est pas la meilleure, je le reconnais et je le dénonce volontiers.
Mais il est évident qu’elle représente d’abord une opportunité pour notre agriculture. En vertu de son marché unique, pour commencer, qui est le débouché naturel de notre agriculture. Combien de filières françaises seraient mises à mal si nos frontières commerciales étaient nationales ? Que dirions-nous si chaque pays européen avait des règles qui différaient complètement pour tout, entraînant encore beaucoup moins d’harmonisation qu’aujourd’hui ? À cause de sa Pac, ensuite, qui est fondatrice de l’UE, et dont l’agriculture ne peut pas se passer. Il n’en demeure pas moins que, notamment en matières environnementale et commerciale, l’UE doit faire preuve de plus de cohérence et de pragmatisme.
Les attentes environnementales qu’elle exprime ne sont ni plus ni moins que les attentes de la société. Mais elle doit les traduire mieux, en pensant davantage aux conditions et aux moyens à mettre en œuvre. Et d’autres grands chantiers sont devant nous, sur le plan commercial ou sur le fonctionnement des chaînes de valeur et des prix.
Céline Imart : Les mesures environnementales qui conduisent à une délocalisation de nos sources d’approvisionnements alimentaires n’incarnent pas les attentes de la société, mais celles d’une minorité d’activistes, à la sensibilité écologiste, qui bénéficient de relais puissants à Bruxelles et à Strasbourg. Or, c’est à cette délocalisation qu’il faut s’attaquer. Notre agriculture mérite d’être mieux protégée, par exemple par un mécanisme de taxe carbone à la frontière de l’UE, applicable également aux produits transformés.
L’harmonisation n’existe pas : ni dans les coûts de main-d’œuvre, ni dans les coûts de production, ni même dans l’accès aux facteurs de production, et nous le constatons très clairement aujourd’hui dans les difficultés de diverses filières (fruits et légumes, endives, sucre…). Le premier chantier à mettre en œuvre est une remise en cause des objectifs décroissants de Farm to Fork. Ensuite, aucune nouvelle norme ne doit être proposée par la Commission sans une prise en compte obligatoire des études d’impact, incluant le volet économique et social. Et aucune nouvelle norme ne doit être votée si elle génère une perte de production sur notre sol. Nous proposons d’ajouter au principe de non-régression environnementale, le principe de non-régression économique.
Par ailleurs, nous défendons l’inscription des modes de vie traditionnels ruraux au patrimoine mondial immatériel de l’humanité de l’Unesco. L’UE doit contribuer à défendre et à valoriser les modes de vie traditionnels et la ruralité. L’Europe doit aussi mener, aux côtés de ses États membres, une politique de lutte active contre l’agribashing, qui doit reposer sur une stratégie de communication efficace auprès des consommateurs européens.
Jérémy Decerle : Vous ne m’entendrez jamais dire que l’Europe est une source de problèmes, car c’est l’argument de ceux qui veulent déconstruire l’Europe sur tous les sujets. Et c’est trop simpliste.
En ce qui concerne l’agriculture, je sais, je vois, je ressens même l’agacement des agriculteurs contre la machine européenne, parfois, et tout particulièrement en ce moment. C’est le résultat d’un certain nombre d’erreurs commises par la Commission, mais aussi de notre incapacité collective à avoir une approche globale systémique, cohérente, des enjeux agricoles. Ferions-nous cependant mieux sans l’Europe ? Certainement pas. Et l’UE constitue un atout fondamental pour l’agriculture, qui serait bien démunie sans elle. Il suffit, pour s’en assurer, d’aller interroger nos collègues agriculteurs britanniques.
Suite au vote défavorable au projet de règlement Sur par le Parlement européen en novembre dernier, la Commission doit-elle proposer un nouveau texte, et si oui, sur quelles bases ?
Jérémy Decerle : Oui, je pense qu’elle devrait le faire, ne serait-ce que pour mieux aligner les règles d’utilisation, qui sont aujourd’hui encadrées par la directive Sud, mais avec une harmonisation insuffisante. Toutefois, elle doit le faire en resserrant le champ du texte et en se concentrant plus sur les moyens de parvenir à une réduction d’usage que sur les seuls objectifs. Il me semble aussi essentiel que la Commission reprenne en même temps le règlement sur la mise en marché, pour réformer une procédure qui est trop lente et pas assez communautaire. Ce serait très utile, et pour l’autorisation des nouveaux pesticides classiques et pour celle des produits de biocontrôle, par exemple. Et, bien entendu, il faut adopter et mettre en œuvre la procédure facilitée pour les NGT.
Céline Imart : Non, elle ne doit pas proposer de nouveau texte. Une nouvelle directive cadre induirait l’obligation pour les États membres de la traduire dans leur droit national, avec toutes les incohérences, les surtranspositions et les usines à gaz que cela implique (cf. la précédente directive cadre sur l’eau/zones vulnérables).
Que la Commission tempère ses envies d’écriture et qu’elle s’impose plutôt comme porteuse de solutions pour l’agriculture, en effet notamment en autorisant les NGT ! Cependant, je partage avec Jérémy l’idée qu’il est nécessaire de décomplexifier les procédures d’autorisation et de mise sur le marché des nouvelles molécules et des produits de biocontrôle.
Jérémy Decerle : C’est justement à cause de l’absence de cadre européen que les États vont continuer à prendre des initiatives non coordonnées et incohérentes… La proposition de règlement Sur n’était pas satisfaisante, de façon évidente. Mais renoncer pour autant à traiter ce sujet – comme les autres – en Européens serait une erreur qui finirait par nous affaiblir.
Les mouvements agricoles européens ont impulsé un tournant de la politique de la Commission en faveur des agriculteurs, par la révision notamment de la Pac, réduisant ses ambitions écologistes. Ce tournant est-il réel et durable ?
Céline Imart : S’ils vont dans le bon sens, les ajustements apportés à la Pac ne suffisent pas à donner un nouveau cap stratégique à notre agriculture, surtout à la lumière des nouveaux défis auxquels nous faisons face.
On a tous acquis le sentiment que la Commission a fait de l’environnement sa seule et unique priorité, et que la production passe ensuite. C’est insupportable, tant pour le monde agricole que pour les autres secteurs de l’économie. D’autant plus que cela favorise les importations, ce qui est tout à fait inacceptable. Personne n’est hostile, et certainement pas les agriculteurs, à améliorer les pratiques, mais sans que ce soit au prix d’une remise en cause aussi radicale, ni surtout lorsqu’il faut faire face à des concurents internationaux qui n’observent pas du tout les mêmes règles du jeu.
C’est un peu le ressenti qu’inspire le fameux Green Deal, dont le logiciel, complètement dépassé puisqu’il a été proposé avant le Covid et la guerre en Ukraine, doit être revisité. Certes, la Commission a fait un premier pas en ce sens avec des propositions de simplification sur la conditionnalité. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut replacer le revenu des agriculteurs, et donc la production agricole européenne, au cœur du projet. De même, il faut cesser d’opposer l’environnement à la production. Il faut au contraire travailler à concilier les deux, comme le font en réalité les agriculteurs !
Jérémy Decerle : Les objectifs de la Pac n’ont pas changé. Et les aspects environnementaux en font toujours partie, évidemment.
La réponse européenne témoigne cependant d’une prise de conscience que certaines mesures sont perçues avant tout comme des contraintes, y compris administratives, et qu’il faut par conséquent les adapter. Mais au-delà, mon vœu est que nous privilégiions la carotte plutôt que le bâton. Il faut inciter et il faut récompenser les pratiques vertueuses, celles qui sont déjà appliquées comme celles qui seront introduites. Ces procédés, mieux admis et surtout plus efficaces, sont dans l’esprit des écorégimes que nous avons mis en place.
Cela dit, le vrai tournant ne sera réalisé que lorsque nous serons parvenus à mettre en cohérence nos politiques agricoles, environnementales et commerciales.
Céline Imart : La Pac doit revenir à son objectif originel, à savoir nourrir les Français et les Européens, et cesser de s’éparpiller. Elle doit justement se focaliser sur les points fondamentaux de la Pac telle qu’elle a été à son origine : assurer la souveraineté alimentaire de l’Europe par la production ; assurer un niveau de vie équitable et décent à chaque agriculteur ou pêcheur ; stabiliser les marchés agricoles ; valoriser l’innovation ; entretenir nos paysages et soutenir la ruralité.
Pour cela, nous proposons d’inscrire l’agriculture et la pêche dans le droit européen comme étant d’intérêt général européen majeur ; d’augmenter le budget de la Pac et de le voter en euros constants ; de consacrer davantage de fonds du second pilier de la Pac à la recherche et à l’innovation publiques pour développer des alternatives aux phyto-sanitaires et favoriser les NGT ; et reconnecter la Pac à une véritable politique d’aide alimentaire.
Sachant qu’Ursula von der Leyen a porté le Green Deal pendant sa mandature, soutenez-vous sa candidature pour la présidence de la Commission ?
Jérémy Decerle : Le Green Deal, dans son ensemble, est une stratégie globalement pertinente qui a été portée par tous les principaux groupes politiques européens. Sa déclinaison agricole, Farm to Fork, n’a pas été perçue dans sa totalité – elle comprend pourtant les NGT, le carbon farming, des éléments sur la chaîne de valeur… – . Mais surtout, elle n’a été traduite en termes législatifs ni dans le bon sens ni correctement. L’échec de Sur le montre clairement. Aussi, je veux bien qu’on mette tout sur le dos de Frans Timmermans ou Ursula von der Leyen, ou bien Janusz Wojciechowski ou qui on voudra, mais je pense qu’il faut plutôt assumer collectivement les choix, les succès et les erreurs qui ont été faits pour rebondir et faire mieux.
Le moment venu, on décidera qui est le plus à même d’incarner la future Commission. Même si Ursula von der Leyen n’est pas illégitime pour candidater, le plus important n’est pas de savoir si ce sera elle ou pas, mais plutôt de voir de quelle façon le projet de mandature sera mis à jour.
Céline Imart : Non, non et non ! Le candidat du PPE, en 2019, était Manfred Weber. C’est Emmanuel Macron qui a poussé la candidature d’Ursula von der Leyen, et elle le lui a bien rendu en gouvernant pendant cinq ans avec Renew, les Verts et les socialistes, et en allant soutenir Renaissance à son congrès de rentrée, à Bordeaux. Nous, Les Républicains, avons voté contre elle au congrès du PPE, et vous pouvez compter sur notre formation politique pour faire tout son possible pour qu’elle ne soit pas réélue.
Jérémy Decerle : Manfred Weber a fini par soutenir Ursula von der Leyen et la soutient encore aujourd’hui. Ce ne sont pas mes affaires, mais la posture minoritaire, en décalage voire en opposition, des Républicains au sein du groupe le plus influent de la sphère politique européenne, le PPE, me laisse perplexe.
Quoi qu’il en soit, le premier rôle du Parlement élu sera d’écouter les commissaires renouvelés et de les valider sur la base de leur projet et de leurs engagements.
Que pensez-vous des accords de libre-échange (Mercosur et Ceta) ? La défiance qu’ils suscitent n’est-elle pas le symptôme de l’incapacité de l’Europe à être compétitive ?
Céline Imart : Les Républicains ont voté contre les accords de libre-échange avec le Ceta et le Mercosur. Et François-Xavier Bellamy et Anne Sander ont voté contre le traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande. Car le problème est double : l’agriculture française et européenne a besoin de compétitivité et ces accords ne feraient qu’accentuer la fragilité de nos filières agricoles ; et d’autre part, il est impensable d’importer des denrées cœur de consommation moins-disantes environnementalement dans les assiettes de nos concitoyens (78 pesticides interdits chez nous sont utilisés pour la production de maïs au Brésil et 41 substances interdites chez nous sont autorisées au Canada).
Jérémy Decerle : Et pendant ce temps-là, le PPE valide tous les accords… Nous ferions mieux de nous battre tous ensemble pour plus de réciprocité et pour construire les partenariats commerciaux de demain.
Que l’UE développe ses échanges commerciaux avec le reste du monde est une bonne chose. N’ayant plus de cadre multilatéral opérationnel, nous sommes obligés de faire du bilatéral.
Que l’agriculture y figure est aussi souhaitable, après tout nous exportons vers des marchés rémunérateurs hors UE. Mais pas telle qu’elle est traitée dans la plupart des accords en cours de discussion. Parce qu’en tant que secteur sensible, elle est négociée à la fin… et sert donc de variable d’ajustement. Parce que la souveraineté alimentaire des deux parties n’est pas vraiment considérée. Et parce que la réciprocité sur les standards de production (sanitaires, sociaux, environnementaux, de bien-être animal) n’est pas encore un principe acquis et appliqué. Sur les produits de base en particulier, il y aura toujours plus compétitif ailleurs. Donc, si nous voulons augmenter, ou même juste maintenir nos standards, alors il faut les faire observer par les produits que nous importons. C’est une question de respect des producteurs et des consommateurs. Comme dans le projet d’accord Mercosur, par exemple, ce n’est pas du tout le cas, nous ne pouvons par conséquent le valider.
Céline Imart : Les clauses miroirs doivent être accompagnées de clauses de sauvegarde et de contrôles stricts aux frontières : si les règles ne sont pas respectées par nos partenaires commerciaux, il doit y avoir une possibilité de suspension immédiate de l’application de ces accords commerciaux. Les macronistes disent vouloir protéger les agriculteurs en France et votent tous les accords de libre-échange à Bruxelles et à Strasbourg. Il faut sortir de ce double discours.
Les importations de produits agricoles ukrainiens mettent en difficulté de nombreuses filières. Quel est, selon vous, le bon compromis entre soutien à l’Ukraine et préservation de nos filières ?
Jérémy Decerle : L’Ukraine, puissance agricole, est aujourd’hui, et depuis longtemps, un concurrent redoutable sur plusieurs marchés. La perspective de l’avoir comme allié est en fait potentiellement séduisante, mais il y a beaucoup de conditions à réunir en termes de maîtrise des flux (volumes, stockage, destination, prix) et de qualité des produits, au sens large, c’est-à-dire en incluant les standards de production. C’est un partenariat à construire dans la durée, avec des outils adaptés à chaque produit, des investissements sans doute, un alignement réglementaire. Tout cela demande du travail et du temps, données que la Commission a clairement sous-estimées pour l’instant en laissant les États membres se débrouiller avec des flux non maîtrisés et en ne traitant qu’un petit bout du sujet avec des mesures de libéralisation temporaires et mal paramétrées.
Céline Imart : La question agricole montre qu’il ne faut pas élargir l’Union européenne à l’Ukraine, qui doit cependant bénéficier d’un soutien pérenne pour pouvoir exporter vers ses marchés traditionnels. Et c’est sur ce principe que le soutien doit continuer de fonctionner, ces importations massives ne pouvant se permettre de déséquilibrer notre marché intérieur. Les années de référence doivent être celles d’avant-guerre. Je souhaite par ailleurs qu’un deuxième outil intelligent soit employé par l’UE : l’achat de plusieurs millions de tonnes de céréales à l’Ukraine afin de les acheminer vers les pays en crise alimentaire. Cela permettrait à la fois de protéger notre marché, de développer une réelle politique d’influence chez nos partenaires traditionnels (Afrique, Maghreb, Proche-Orient) et d’intervenir pour porter une véritable politique d’aide alimentaire et humanitaire.
Jérémy Decerle : Je suis assez d’accord. Même si certains pays du sud de l’Europe sont demandeurs de produits ukrainiens, la plupart, à commencer par ceux qui sont limitrophes de l’Ukraine, n’en ont pas besoin et voient leurs marchés fortement perturbés par un afflux non maîtrisé.
La priorité est de faire en sorte que les produits ukrainiens retrouvent leurs débouchés d’avant l’attaque russe, d’autant que, sinon, c’est la Russie justement, qui connaît le poids géopolitique de l’alimentation, qui prendra la place auprès des pays concernés. Pourquoi pas, en effet, passer par un levier plus interventionniste comme le suggère Céline. Je crois que ça doit faire partie de la réflexion globale que nous devons mener pour construire une relation saine et durable avec l’Ukraine, en prenant bien en compte la spécificité des produits, le cas de la volaille étant, par exemple, différent de celui des céréales ou des oléagineux.
Je crois aussi que la situation actuelle, avec les perturbations de marché qui résultent du changement d’orientation des flux ukrainiens, remet plus largement l’Europe face à ses responsabilités en termes de gestion de l’offre, et osons le dire, de régulation des marchés. Nous avons renoncé aux vieux outils de régulation qui, il est vrai, avaient conduit à quelques dérives. Mais ce n’est pas une raison pour renoncer définitivement à agir sur les marchés. Toutes les puissances agricoles le font et nous serions bien inspirés de retrouver un peu d’ambition en la matière, dans notre intérêt et dans celui des équilibres alimentaires mondiaux et de leur résistance face aux crises.
Céline Imart : Les États-Unis achètent systématiquement les surplus agricoles des producteurs américains, qu’ils utilisent ensuite dans le cadre de leur politique d’aide alimentaire au niveau mondial dans leur stratégie d’influence. L’UE aurait pu le faire pour aider l’Ukraine avec la production ukrainienne, ce qui aurait permis de ne pas déstabiliser le marché intérieur européen, en laissant entrer sans contrôles des produits ukrainiens qui ne répondent pas aux mêmes normes que les nôtres, créant une concurrence déloyale pour les agriculteurs français. M. Macron et Mme von der Leyen ne l’ont toutefois pas voulu. L’Europe devrait également pouvoir acheter des produits agricoles et alimentaires européens pour nourrir un programme ambitieux d’aide alimentaire également vers les consommateurs européens.