L’initiative prise par les sénateurs Duplomb et Menonville de porter au débat national un certain nombre de propositions afin de lever quelques-unes des multiples contraintes qui entravent le métier d’agriculteur aura eu a minima un mérite : celui de mettre en évidence les pratiques déplorables de celles et ceux qui veulent démolir notre modèle agricole.
Et on aura tout vu ! Attaques personnelles et caricatures visant un sénateur qui a passé la majeure partie de sa vie à défendre les agriculteurs. Tentative de réduire un projet de loi à la seule défense d’un insecticide, qui, pour comble de l’absurde, jouit de la mention « Abeilles » en raison de sa faible toxicité pour ces insectes hyménoptères alors que le projet en question concerne aussi les entraves à l’élevage ou l’accès à l’irrigation. Lobbying intense de la nébuleuse décroissante, qui a utilisé tous les moyens de communication possibles pour asséner mensonge sur mensonge, en suivant toujours un même modus operandi : l’instrumentalisation de la peur par un discours apocalyptique. Intimidation des élus de la République, qui ont vu leurs boîtes mail saturées par des messages truffés de contrevérités. Déconstruction du texte en commission durable afin de rendre quasiment impossible la moindre retenue d’eau. Et pour finir, une obstruction parlementaire par le dépôt de plus de 3 450 amendements plus grotesques les uns que les autres (dont 800 environ émanant de LFI et 1 500 des Écologistes). « 1 710 562 mots, l’équivalent des sept volumes d’À la recherche du temps perdu… Et pas un seul pour les agriculteurs. Juste un long voyage en absurdité ! », a déploré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.
« Nous savons bien que certains sont prêts à user de toutes les armes du règlement pour ralentir encore les travaux », a déclaré le député LR Julien Dive, rapporteur du texte. Étant donné qu’« il est devenu impossible de mener une délibération sereine et constructive », il a estimé qu’il n’y avait pas d’autre solution que de présenter une motion de rejet afin de pouvoir discuter sereinement le texte en commission mixte paritaire (CMP). Cette proposition a reçu le vote favorable d’une majorité de 274 députés, et on ne peut que féliciter tous les groupes parlementaires qui se sont associés pour faire face à ce déplorable usage de « la technique du pourrissement », selon les termes du député RN Sébastien Chenu.
Qu’importe que les députés LFI, PS et Les Écologistes sautent sur leurs chaises comme des cabris en criant « déni de démocratie ! », la très attendue proposition de loi Duplomb-Menonville va pouvoir poursuivre son chemin. Instruite en CMP, elle devra cependant encore faire l’objet de quelques ajustements afin de répondre aux attentes du monde agricole.

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