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Un seul verre de Château Yquem ou de Petrus serait dangereux pour la santé, affirme Roselyne Bachelot !

Interdire aux parents d’offrir un verre de Sancerre ou de Cabernet Sauvignon à leur enfant mineur au cours d’un repas au restaurant : c’est l’un des effets collatéraux du projet de loi « Hôpital, Patients, Santé et Territoires » présenté par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. « Ce que je veux, c’est qu’on en vienne à ce qui est pureté de cristal de la loi : pas d’alcool pour les mineurs, c’est clair, c’est simple », a-t-elle martelé au Grand Jury d’RTL ce dimanche 22 février. Et ce n’est pas la seule surprise qu’apporte ce projet de loi, plus hygiéniste que sanitaire. Dans sa version première, il pourrait bien mettre un terme à toute dégustation de vin gratuite ou au forfait sur le lieu de vente. « La mesure qui est censée permettre de lutter contre les consommations excessives et dangereuses dans les soirées étudiantes (open bars) viserait en réalité toutes les occasions de consommation à titre gratuit ou au forfait. Elle remettrait ainsi en cause les dégustations dans les caveaux, les salons et foires viticoles, les menus vin compris, toutes les offres forfaitaires d’accompagnement des repas, etc… », avertit la profession dans un courrier adressé aux élus de la République le 10 février 2009.


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Pour faire avaler la pilule, le ministère s’appuie sur un curieux document qui affirme que « l’augmentation de risque [de cancer] est significative dès une consommation moyenne d’un verre par jour » ! Il s’agit en l’occurrence de la brochure « Nutrition & Prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations », réalisée par le réseau National Alimentation Cancer Recherche (NACRe) – qui dépend du ministère de Mme Bachelot. Ce document a été rendu public alors même qu’ont lieu les discussions parlementaires sur ce projet de loi. Hasard du calendrier ? Tel n’est pas l’avis de Xavier de Volontat, président du syndicat des vignerons indépendants de France. « Qu’une étude sur le lien étroit entre cancer et alcool datant de 2007 ressorte comme par hasard en février 2009 à la veille d’un débat démocratique, c’est un peu bizarre ! », a-t-il indiqué à l’agence de presse agricole ActuAgri.

Cette brochure reprend les conclusions d’un rapport publié en décembre 2007 par l’Institut National du Cancer (INCa), un organisme créé en 2004 par Jacques Chirac dans le cadre de son Plan cancer. A l’époque, plusieurs spécialistes avaient pourtant fortement contesté cet aspect du rapport. Dans son ouvrage Alcool, vin et santé publié en 2007, le Dr Michel de Lorgeril, chercheur au CNRS et spécialiste de l’étude des interactions entre la consommation d’alcool et la santé, présentait un certain nombre d’études allant totalement à l’encontre de l’analyse de l’INCa. « Contrairement aux idées répandues, la consommation raisonnable d’alcool, notamment de vin, peut même avoir un effet apparemment préventif sur certains cancers, c’est-à-dire présenter une relation inverse avec le risque de ces cancers, et il eût été honnête de présenter aussi ces données-là », indique le chercheur. « Depuis, plusieurs études ont conforté l’hypothèse des effets bénéfiques pour la santé d’une consommation régulière mais modérée de vin rouge, notamment en ce qui concerne les cancers du sein, de la bouche, du poumon, de la prostate et de certaines lignées leucémiques de cellules », confirme le Dr Jean-Louis Thillier, qui s’étonne de retrouver des affirmations contraires dans le bulletin du ministère de la Santé.

 

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