Dans son édition de janvier 2013, le mensuel 60 millions de consommateurs consacre son dossier aux produits bio. Sans surprise, les auteurs confirment que ceux-ci coûtent en moyenne 65 % plus cher que leurs équivalents conventionnels. «Si un ménage décide de passer 30 % de sa consommation en bio, son budget alimentaire va augmenter mathématiquement de près de 20%», note Jacques Dupré, l’un des auteurs de l’étude Symphony IRI, qui a également mesuré le surcoût du bio. «Les défenseurs de la filière pointent du doigt le prix “caché“ de l’agriculture conventionnelle intensive. […] Il n’empêche, les chiffres sont têtus», poursuit le mensuel.
Certes, les disparités sont grandes. Ainsi, l’écart de prix entre les grandes marques bio et conventionnelles s’élève à +71%. Il tombe aux alentours de +50% dès lors qu’il s’agit de marque de distributeurs (MDD): +44% pour Auchan, +46% pour Carrefour, +47% pour Intermarché et +53% pour Leclerc. En outre, le prix varie considérablement selon les produits. Chez Intermarché, on trouve du chocolat noir MDD pour 0,93 euro, alors que le même chocolat en bio coûte seulement 0,92 euro. En revanche, le jambon cuit supérieur MDD est proposé à 4 euros pour 4 tranches bio, mais seulement à 1,77 euro pour la même quantité en MDD conventionnelle. Afin d’apporter une petite note de consolation, le magazine compare les prix des MDD bio à ceux des grandes marques non bio: l’écart se réduit alors à «seulement» 13%.
Les prix constituant le principal frein au développement du bio, le mensuel constate que «depuis six mois, le bio ne gagne plus de terrain». Il est vrai que selon les chiffres 2011 de l’Agence bio, les acheteurs sont de moins en moins nombreux à penser que le bio est meilleur pour la santé (77% en 2011, contre 84% en 2008).
Enfin, 60 millions de consommateurs confirme que les produits bio ne sont pas exempts de résidus de pesticides, en particulier les fruits et légumes bio. Plusieurs causes sont évoquées afin de disculper la filière, comme la pollution globale de l’environnement ou une contamination accidentelle via un champ voisin. Malheureusement, le mensuel ne fournit aucun chiffre, de même qu’il ne précise pas la nature des résidus détectés. Impossible donc de vérifier ces hypothèses! Le doute persiste, notent les auteurs du dossier. Surtout pour les produits importés…