A l’occasion d’un colloque sur les plantes transgéniques, organisé le 19 novembre dernier par l’Académie des Sciences, l’Académie d’Agriculture de France et l’Académie des Technologies, la Confédérations paysanne a publié un pamphlet de quatre pages sur les plantes « mutées », c’est-à-dire les variétés issues de la mutagénèse, une technique qui consiste à profiter des mutations naturelles ou intentionnelles des plantes.
« Cette nouvelle [sic !!] génération de techniques de modification génétique ne diffère de la transgénèse que par le fait qu’il n’y a pas eu introduction d’un gène extérieur dans le génome de la plante. Les modifications non intentionnelles de ce génome peuvent pourtant être, selon certains scientifiques, aussi importantes, et provoquer les mêmes risques sanitaires et environnementaux que la transgénèse », alerte la brochure. Or, quelques lignes plus loin, la Confédération paysanne précise que cette « nouvelle génération de techniques » est utilisée depuis un demi-siècle : « La mutagénèse est utilisée depuis 50 ans pour produire par exemple des fourrages et autres plantes tétraploïdes ou des variétés de betterave monogerme ». Il s’agit donc d’une technique plus ancienne que le minitel et la télévision en couleurs ! Et ce n’est pas tout. « Il existe ainsi des variétés obtenues par mutagénèse qui sont utilisées en agriculture biologique, comme les tournesols oléiques ou les riz de Camargue », poursuit le document de la Conf’, qui indique souhaiter « rapidement [les] remplacer par des variétés issues de méthodes de sélection traditionnelle ».
Cette révélation devrait faire trembler la grande chaîne de magasins bio Biocoop, qui ne cesse de brandir son refus des OGM. « Chez Biocoop, c’est 100% sans OGM », peut-on lire dans l’une de ses brochures. Une autre plaquette de l’enseigne explique que « des magasins qui refusent les OGM, ça existe. Depuis longtemps ! ». Cette communication dont la vocation consiste à rassurer les adeptes du bio – qui peuvent ainsi se rendre confiants dans cette enseigne – serait-elle donc trompeuse ? C’est en tout cas la conclusion logique que l’on doit tirer des propos de Guy Kastler, auteur de la brochure, qui reconnaît qu’ « aujourd’hui, 100 % des betteraves à sucre, 100 % du colza et 95 % des choux sont des plantes mutées, pour ne citer que ceux-là ». Autrement dit, les paquets de chips bio vendus par Biocoop afin de financer les actions des Faucheurs Volontaires sont issus d’OGM clandestins via l’huile utilisée pour leur confection. Or, ces « bombes sanitaires », qui n’ont jamais été évaluées, finissent dans les assiettes des clients bio de Biocoop. Un comble ! On comprend difficilement que la chaîne de magasins bio – principe de précaution oblige – ne retire pas immédiatement de la vente tous ces produits alors qu’ils seraient si dangereux pour la santé et l’environnement. A moins que les responsables de Biocoop considèrent mensongers les propos de la Conf’…