Glyphosate : entretien de Gil Rivière-Wekstein avec Bertrand Mitard, un agriculteur céréalier de Vendée
Gil Rivière-Wekstein : Bertrand, tu utilises du glyphosate jusqu’à présent et qu-‘est qui se passerait si on interdisait cette mélodie pour toi ? C’est quoi la conséquence, est-ce qu’il y avait une alternative ?
Bertrand Mittard : Donc moi j’utilise du glyphosate parce que j’exploite en cultures sèches et je n’ai pas d’irrigation, donc des rotations assez courtes et on est en terre argile-calcaire superficielle. Et donc, on ne peut que très peu labourer et le ray-grass, on n’arrive pas à le détruire mécaniquement.
GRW : Qu’est-ce que le ray-grass exactement ?
BM : C’est une graminée résistance. On a du ray-grass et du vulpin résistants. Ce sont des plantes, si on ne les détruits pas au glyphosate avant le semi de la futur culture, on ne peut pas s’en débarrasser et on traîne ça jusqu’à la récolte et on a des problèmes de qualité, d’ergot sur les blés donc il nous faut absolument le glyphosate pour semer sur un terrain propre. Pour partir sur de bonne bases.
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GRW : Et si on le retire, tu ne peux pas simplement labourer ?
BM : Dans mes terres superficielles on a 10 centimètres de terre, le labour est quasiment impossible et ces plantes sont tellement enracinées qu’il n’y a que le glyphosate qui peut nous séparer de ces mauvaises herbes
GRW : Et donc si demain matin, tu voyais Emmanuel Macron, tu lui dirais quoi ?
BM : Je lui dirais, « laissez-nous travailler, laissez-nous le glyphosate, pour qu’on puisse travailler sereinement, et faire des produits de qualité. »