Crise agricole : comment la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » peut répondre à la crise agricole ? La réponse en moins de 2 min par Laurent Duplomb, sénateur de Haute-Loire
Les agriculteurs se préparent de nouveau à être dans la rue, que voulez-vous dire ?
J’ai envie de leur dire qu’ils ont raison d’aller dans la rue parce que toutes les promesses qu’on leur à faites après les manifestations du début de l’année 2024 n’ont pas été tenues des actes, si ce n’est dans le projet de loi de finances actuel. Mais il faut aller au bout de toutes les promesses qui ont été faites, donc oui, ils ont raison de retourner dans la rue.
Le projet de loi souveraineté agricole va être discuté en janvier au Sénat, pourquoi déposer une autre proposition de loi ?
Pour la même raison que pour laquelle les agriculteurs ont besoin de manifester, c’est que la loi d’orientation ne répondait pas à leurs demandes et ne répond pas à la réalité de ce que vivent les agriculteurs. Aujourd’hui on est dans une agriculture française qui connaît de multiples entraves. Il faut lever ces entraves. C’est pour ça que j’ai fait une proposition de loi qui permettrai de le faire.
Quelles sont les mesures clefs que vous proposez ?
C’est assez simple, lever les entraves c’est lever tout ce que fait la France. Et qu’est-ce que fait la France plus que les autres ? C’est de surtransposer les règles européennes, c’est-à-dire de rajouter des contraintes et de la norme à une norme qui est déjà lourde et qui est déjà européenne. Cette proposition de loi, elle permet dans 3 domaines, dans les phytosanitaires, dans l’élevage et par rapport à l’eau, à supprimer ces surtranspositions.
En quoi vont-elles changer la vie des agriculteurs et augmenter notre compétitivité agricole ?
Supprimer les entraves, c’est supprimer les freins, supprimer les freins c’est supprimer les charges, supprimer les charges c’est redonner de la compétitivité. Par exemple, sur l’article premier, j’abroge l’interdiction en France des remises, rabais et ristournes sur les produits phytosanitaires, alors que les Espagnols, les Allemands, nos premiers concurrents vont pouvoir continuer de négocier le prix de leurs phytos, et bien c’est redonner de la compétitivité parce que cela relaisse la possibilité aux agriculteurs de négocier le prix qu’ils payent de la même façon que leurs concurrents directs.