« D’après toutes les informations dont nous disposons, les 70.000 exemplaires de la brochure ”Nutrition & Prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations”, réalisée par le réseau National Alimentation Cancer Recherche (NACRe), qui affirme que le risque de cancer s’accroît dès le premier verre d’alcool, n’ont jamais été envoyés aux médecins », note Jean-Charles Tastavy, président de l’association Honneur du vin. Un recours administratif auprès du ministère de la Santé avait été déposé dès le 11 mars 2009 par son association afin d’en bloquer la diffusion. « Le texte a même été retiré du site du ministère », se félicite aujourd’hui le président des Vignerons indépendants de l’Hérault. Toutefois, LHonneur du vin n’a pas l’intention de baisser la garde. « Nous avons déposé un nouveau recours pour abus de pouvoir, cette fois-ci contre l’Institut National du Cancer (INCa), qui continue à promouvoir un texte contenant d’innombrables incohérences et des conclusions abruptes et sans nuances, et contre la Direction générale de la Santé », indique pour A&E Jean-Charles Tastavy.
Toujours selon Honneur du vin, le rapport de l’INCa ”Alcool et risques de cancer : état des lieux des données scientifiques et recommandations de santé publique”, qui a servi de base de travail à la brochure du NACRe, contient en effet « de graves distorsions dans l’interprétation du rapport mondial WCRF (World Cancer Research Fund », qui lui a servi de référence. « Nous estimons que la présentation partielle des données reprises du WCRF constitue un abus de pouvoir grave. D’autant plus que la brochure du NACRe est censée servir de base de recommandation pour l’action publique », souligne Jean-Charles Tastavy, exaspéré par les « agressions œnophobes ».
S’il obtient un large soutien, Honneur du vin pourrait à cette occasion faire réaliser un rapport irréfutable sur l’état réel des connaissances de la relation entre vin et santé. Les magistrats du Tribunal administratif pourraient alors découvrir que parmi les effets bénéfiques pour la santé d’une consommation régulière mais modérée de vin rouge figure une baisse des cancers du sein, de la bouche, du poumon, de la prostate et de certaines lignées leucémiques de cellules ! « Ce curieux phénomène s’explique par le fait que le resvératrol inhibe l’activité tyrosine kinase Src constitutive et, par conséquent, les signaux transducteurs et activateurs de la transcription de la protéine 3 (stat 3) dans les cellules malignes », rappelle le Dr Jean-Louis Thillier (voir l’article d’A&E : Le vin rouge, un aliment d’exception !).