AccueilEcologie politiqueLes Faucheurs Volontaires ne s’estiment « plus compris »

Les Faucheurs Volontaires ne s’estiment « plus compris »

Cette année, l’Assemblée générale des Faucheurs Volontaires, qui s’est tenue du 17 au 19 mai dans une petite commune de Bourgogne, est plutôt passée inaperçue. Rien dans la presse, si ce n’est un petit article – lu moins de 200 fois – sur Yonne.fr. Il est vrai qu’aucun des grands ténors du combat anti-OGM n’y était présent. Ni José Bové, ni Noël Mamère n’ont fait le déplacement pour venir soutenir la petite centaine de militants réunis pour l’occasion. L’ordre du jour n’était d’ailleurs pas très pétillant. « Le collectif veut désormais se faire comprendre avant d’entreprendre », ont résumé Hélène Ménard et Fabien Houyez, deux militants soucieux de ne pas passer pour des « délinquants ». En effet, le malheureux épisode de la destruction de l’essai de l’Inra de Colmar a clairement conforté dans l’opinion publique le caractère destructeur et anti-science des Faucheurs. « Quand on parle OGM, il y a tellement de techniques que nous ne sommes plus compris », poursuit Hélène Ménard, qui déplore qu’« aujourd’hui, la science arrive à faire muter les plantes ». Visiblement, cette militante ignore que « la science arrive à faire muter des plantes » depuis plus de… 50 ans ! Et surtout que les agriculteurs bio en sont les premiers bénéficiaires. Ainsi, un tiers des surfaces de blé bio sont cultivées en France avec du blé Renan, une variété porteuse du gène Pch1, acquis suite à un croisement de plusieurs lignées (dont la lignée VPM, obtenue par des techniques d’hybridations intergénériques et par culture in vitro). De même, les tournesols bio Alisson RM ont été obtenus par mutagenèse induite, tout comme de très nombreuses brassicacées bio (dont des choux et des colzas issus d’hybridation somatique), et bien entendu l’ensemble des cultures de triticale, un hybride artificiel de blé et de seigle.

Qu’importe ! Dans le communiqué de presse concluant leur AG, les Faucheurs Volontaires ont réaffirmé leur opposition aux « OGM végétaux ou animaux, qu’ils soient importés, issus de la transgénèse, de la mutagénèse ou d’autres manipulations génétiques ». Faute d’avoir des champs de plantes transgéniques, les Faucheurs pourraient faire une descente dans les magasins bio qui, d’après leur logique, dissimulent des produits issus de ces variétés si dangereuses…

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