AccueilEditoL’insupportable pilonnage du Monde contre le glyphosate

L’insupportable pilonnage du Monde contre le glyphosate

Le 16 mai dernier, la Commission européenne a fait connaître sa volonté de relancer la procédure visant à autoriser de nouveau le glyphosate pour les dix prochaines années. Cette décision fait suite aux conclusions du Comité d’évaluation des risques de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) qui a confirmé le caractère non cancérigène de la substance active. L’avis des experts de l’agence européenne est conforme à ceux de toutes les autres agences mondiales, à l’exception notoire de celui très controversé du CIRC, le Centre international de recherche sur le cancer. Mais il va surtout à l’encontre de ce que veut entendre l’écolo-sphère, embarquée dans un combat sans merci contre un herbicide marqué par la faute originelle d’avoir été conçu et commercialisé par la firme américaine de Saint-Louis, Monsanto.

La contre-offensive a été lancée par le Corporate Europe Observatory (CEO), une ONG active à Bruxelles dont plus d’un tiers du budget annuel de 900 000 euros provient d’une étrange fondation libanaise basée en Suisse, l’Isvara Foundation, à hauteur de 200000 euros, et de l’Open Society Initiative for Europe du milliardaire américain George Soros pour 120 000 euros. En France, les activités du CEO sont régulièrement relayées par le duo du quotidien du soir, Stéphane Foucart et Stéphane Horel, cette dernière ayant à plusieurs reprises touché une rémunération de l’ONG. Ainsi, dans la même semaine, le duo a signé cinq articles à charge sur le glyphosate.

Aucun d’entre eux ne fait état de nouvelles révélations permettant de mettre en cause les avis donnés par les agences sanitaires européennes. Pire, le premier relaye les propos d’un militant anti-glyphosate, le toxicologue retraité Christopher Portier, qui prétend avoir mis en évidence des failles dans l’évaluation menée par les agences européennes. Sa « lettre ouverte au Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker » a d’ailleurs été rendue publique par… le CEO. Selon ses propos, ces agences auraient « échoué à identifier tous les cas statistiquement significatifs d’augmentation d’incidence de cancers, dans les études de cancérogénicité chronique menées sur les rongeurs ».

Hélas, les lecteurs du Monde n’auront pas connaissance de la réponse du Bundesinstitut für Risikobewertung (l’Institut fédéral d’évaluation des risques), en charge de l’évaluation du glyphosate pour la Commission. Cette réponse était pourtant disponible dès le 30 mai dernier. Son contenu est sans appel : « Christopher Portier a eu l’occasion de présenter ses calculs et ses conclusions statistiques à l’ECHA (…) Ceux-ci ont été examinés par les experts de l’ECHA et pris en compte dans leur décision. » Seulement, l’agence rappelle « qu’une signification statistique ne doit pas être assimilée à une pertinence biologique ». Autrement dit, circulez, il n’y a rien à voir ! Bien entendu, le tandem Foucart-Horel ne peut ignorer cette évidence enseignée dès les fondamentaux de toxicologie. Il en va évidemment de même pour Christopher Portier. Mais pour le dossier du glyphosate, comme pour celui des OGM, la réalité scientifique n’est plus de mise. Il s’agit de militantisme politique.

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