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L’absurdité de la suppression du glyphosate sur le terrain

L’absurdité de la suppression du glyphosate sur le terrain. Gil Rivière-Wekstein s’entretient avec Guenaël Brohan, producteur de légumes dans le Morbihan, sur la suppression du glyphosate et ses conséquences sur le terrain comme la multiplication des passages de tracteur ou l’augmentation de sa consommation de gasoil !

Gil Rivière-Wekstein : Si j’ai bien compris, toi, tu es producteur de légumes et tu utilises du glyphosate. Alors, explique-nous déjà pourquoi tu utilises du glyphosate et qu’est-ce qui se passerait si tu n’avais plus cette solution ?

Guenaël Brohan : Et bien, premièrement, un légume déjà, on travaille sur un sol propre, parce que le légume, on ne peut pas le récolter avec des mauvaises herbes. Moi, j’utilise du glyphosate, parce qu’avec une toute petite dose de glyphosate peut me permettre d’éviter un nombre de passages important de machines mécanisées.

GRW : Tu fais un passage avec du glyphosate ? Par exemple, c’est combien de fioul que tu as utilisé de carburant que tu as utilisé pour un passage sur un hectare ?

GB : Pour un passage de glyphosate c’est environ entre 1 litre et 1,5 litre avec le déplacement.

GRW : Et donc, si tu utilises pas de glyphosate, tu vas faire combien de passages ?

GB : Et bien moi, je vais multiplier mon nombre de passages en fonction de la terre, donc je vais monter jusqu’à 60 ou 70 litres de fioul.

GRW : 70 litres de fioul ?

GB : Oui, sur des terres très argileuses.

GRW : Contre 1,5 litre ? C’est ça que tu vas utiliser ?

GB : Dans les cas extrêmes, c’est ça oui. Parce qu’au lieu de passe une fois avec une dose minime de glyphosate, je vais passer 5 ou 6 fois pour retravailler mon sol pour avoir le même résultat.

GRW : Donc, ce n’est pas du tout bon pour les gaz à effet de serre, etc. Donc les solutions que l’on te propose pour remplacer le glyphosate ce n’est pas bon pour l’environnement ?

GB : Non, pas du tout. Je vais consommer plus de fioul, user de la ferraille, user du tracteur, donc tout ça , c’est des pollutions aussi directes et indirectes. Donc, toute la consommation d’énergie là, sans compte le facteur main d’oeuvre après, c’est impossible de faire des légumes à un prix compétitif et abordable pour tout le monde.

GRW : Cela implique qu’éventuellement tu abandonnerais ta culture de légumes et donc on devrait importer plus de légumes venant de l’étranger si cette décision est prise ?

GB : Sur certains de mes terrains dans ma ferme si je ne peux pas utiliser le glyphosate à un certain moment, certains terrains seront automatiquement exclus de la rotation de mes parcelles, du coup, sur ces parcelles-là, je ne produirais plus de légumes. Automatiquement, ce qui n’est pas produit chez nous, sera produit ailleurs.

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