AccueilBiotechnologiesNGT : les gesticulations d’arrière-garde des écolos

NGT : les gesticulations d’arrière-garde des écolos

Alors que la nébuleuse écologique s’entête à s’opposer au NGT, des travaux récents confirment leur intérêt incontestable

Le 5 juillet dernier, l’exécutif européen a rendu publique sa proposition législative pour assouplir les règles sur les variétés issues des nouvelles techniques génomiques (NGT, en anglais). Une initiative judicieuse, étant donné que la directive 2001/18 sur les OGM, conçue spécifiquement pour encadrer les plantes transgéniques, se révèle aujourd’hui inadaptée aux évolutions spectaculaires des techniques d’édition du génome

Sans surprise, toute la nébuleuse écologiste s’est insurgée, en France comme en Europe, contre cette proposition en usant des mêmes arguments éculés qu’elle fait valoir depuis vingt-cinq ans contre les biotechnologies végétales. « Tant que l’innocuité de ces produits n’est pas démontrée avant leur mise sur le marché et leur consommation, nous estimons qu’il est irresponsable de faire une entorse au principe de précaution », a ainsi réagi Ariane Malleret de Greenpeace France, tandis que les Amis de la Terre ont brandi les droits des consommateurs « sacrifiés » et la nature « menacée ». Même rengaine de la part de la Confédération paysanne, qui veut croire que « l’ensemble de la chaîne alimentaire se trouvera entre les mains de 4 multinationales de l’agrochimie qui détiennent la majorité de ces brevets ».

Lire aussi : Biotechnologies : Vers une nouvelle réglementation sur les NGT

Du côté des États membres, l’Autriche fourbit ses armes contre cette proposition. Le parti conservateur autrichien ÖVP, principal partenaire des Verts au gouvernement, a ainsi fait savoir qu’ « aucune nouvelle réglementation de la législation sur les OGM ne sera approuvée »

Deux exemples prometteurs

Or, pendant que se déchaînent ces gesticulations d’arrière-garde, les percées prometteuses des NGT se multiplient. 

Les résultats de travaux de scientifiques chinois, américains et français publiés dans Nature en juillet 2023 démontrent qu’en utilisant la technologie Crispr/Cas9, il est possible de produire une mutation « légère » d’un riz pour lui induire la résistance aux attaques pathogènes de divers champignons et bactéries, sans que cela entraîne une réduction de rendement. Sachant que le champignon Magnaporthe oryzae est responsable chaque année, à lui seul, d’une perte de production en grain de riz qui aurait été suffisante pour nourrir l’équivalent de 60 millions de personnes à travers le monde, on comprend aisément l’intérêt de cette prouesse.

Tout récemment aussi, des scientifiques indiens ont, pour leur part, mis au point la première moutarde peu âcre, résistante aux parasites et aux maladies.

Ces exemples démontrent l’utilité incontestables des NGT, qui vont ainsi devenir un élément essentiel dans la boîte à outils de l’amélioration végétale

Publiés le 4 août 2023 dans la revue Plant Biotechnology Journal, leurs travaux reposent également sur l’édition de gènes Crispr/Cas9. « La principale graine oléagineuse cultivée en Inde est la moutarde de colza. Sa part dans la production nationale d’huiles végétales a été estimée à 42,6 », explique le quotidien The Indian Express, qui rappelle que ces graines ont des niveaux élevés de glucosinolates, un groupe de composés qui contribuent à l’âcreté caractéristique de leur huile et de leur farine. D’une part, ce goût âcre limite l’acceptabilité de l’huile par les consommateurs, et d’autre part, une teneur élevée en glucosinolates peut provoquer des maladies chez le bétail nourri avec des tourteaux à base de ces graines oléagineuses. Or, une simple réduction du taux de glucosinolates affaiblit la capacité globale de la plante à se défendre contre les ravageurs et les maladies. Grâce à l’édition du génome, les scientifiques ont cependant réussi à diminuer les niveaux de glucosinolates dans les graines, tout en obtenant des quantités plus élevées dans les feuilles et les parois des gousses entourant les graines. Autrement dit, ils ont diminué les désagréments liés aux glucosinolates, tout en préservant les mécanismes de défense efficients contre les champignons et les insectes nuisibles.

Ces exemples, parmi d’autres, démontrent l’utilité incontestable des NGT, qui vont ainsi devenir un élément essentiel dans la boîte à outils de l’amélioration végétale. Un progrès que refuse pourtant la nébuleuse écologiste et ses adeptes…

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