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Les professionnels des filières animales demandent la réouverture du dossier des farines animales

Est-il possible de revenir sur l’interdiction de l’usage des protéines animales transformées pour l’alimentation des non-ruminants ? C’est ce que pensent six organisations européennes des filières animales (agriculteurs, équarrisseurs, industriels, etc.) [[Il s’agit des associations européennes de la transformation et du commerce de la volaille (Avec), de la transformation de la viande (Clitravi), de l’agriculture (Copa-Cogeca), de la transformation, des graisses et de l’équarrissage (Efpra), des aliments composés pour animaux (Fefac) ainsi que du bétail et de la viande (UECBV).]] , qui ont adressé le 2 mars 2010 une lettre commune aux commissaires européens chargés de l’agriculture (Dacian Ciolos), du commerce (Karel De Gucht), de l’industrie (Antonio Tajani) et de la santé (John Dalli).

Les six associations signataires relèvent cinq bonnes raisons de lever l’interdiction. Parmi elles : combler le déficit chronique de protéines dans l’Union européenne. En effet, en Europe, quelques 17 millions de tonnes de sous-produits animaux (dont 15 millions sont générés à partir d’animaux déclarés aptes à la consommation humaine) sortent chaque année des abattoirs pour finir incinérés. « C’est une quantité qui correspond à 425.000 semi-remorques de 40 tonnes ! », rappelle le Dr Jean-Louis Thillier, consultant scientifique européen et auteur du livre Le procès de la vache folle n’aura pas lieu. Or, avant l’interdiction qui a frappé leur traitement, ces sous-produits permettaient de produire chaque année plus de 3 millions de tonnes de protéines animales (700.000 tonnes uniquement pour la France) et 1,5 million de tonnes de matières grasses. Aujourd’hui, l’Europe importe des protéines d’origine végétale pour combler son déficit, souligne le courrier.

En outre, ces protéines issues de viande et d’os sont particulièrement riches en calcium (14%), en phosphore (6%) et surtout très facilement assimilables par les animaux, ce qui augmente la qualité sanitaire des aliments et le bien-être animal dans les élevages (poulets et porcs). « Les mesures d’interdiction de l’usage des protéines animales ont transformé les poulets et les porcs en végétariens, alors que leur métabolisme a besoin de protéines animales. Bien entendu, ce manque se retrouve dans le goût du produit final, plus fade », souligne le Dr Thillier, qui confirmait déjà en septembre 2007 dans A&E que « d’un point de vue technique, nous avons acquis aujourd’hui un état de connaissances remarquable et nous disposons de tous les moyens scientifiques pour revaloriser les protéines animales transformées et les corps gras tout en garantissant un degré de sécurité sanitaire exemplaire. »

« La Commission européenne pourrait revenir progressivement sur l’interdiction des farines animales. Mais elle souhaite disposer de toutes les garanties quant à l’absence de cannibalisme au sein de la chaîne alimentaire. Bruxelles devrait ainsi, dans un premier temps, proposer l’autorisation des farines pour l’aquaculture. Puis, peut-être dès la fin du printemps 2010, lorsque certains tests ADN seront disponibles, écartant tout usage inapproprié, rouvrir les portes des élevages de porcs et de poulets à ces aliments », note pour sa part Agrapresse.

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