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Glyphosate : les mauvaises conclusions de Vélot et Cie

Afin de voler au secours de l’association Campagne Glyphosate, dont la crédibilité des résultats d’analyses de glyphosate dans les urines a été mise en cause, Christian Vélot et Joël Spiroux de Vendômois ont publié dans la revue Environmental Sciences Europe une analyse comparative censée démontrer la fiabilité des tests utilisés par leur laboratoire

Lire aussi : Campagne Glyphosate savait que la méthode des glyphotests était bancale

« Nous avons comparé la méthode Elisa à la méthode LC/MS-MS ou HPLC/Fluo en soumettant à deux laboratoires (Biocheck, Allemagne et Labocéa, France, respectivement) des échantillons d’urine et d’eau identiques », expliquent Christian Vélot et Joël Spiroux de Vendômois, président du Criigen, auteurs d’une analyse comparative des techniques de détection du glyphosate dans l’urine et dans l’eau. Et s’ils admettent que « la méthode Elisa ait donné des résultats moins précis que la technique HPLC/Fluo lorsqu’elle était appliquée à des échantillons d’eau », ils soutiennent en revanche que « les concentrations de glyphosate mesurées dans l’urine étaient beaucoup plus fiables et reproductibles avec la technologie Elisa que celles obtenues avec la technologie LC/MS-MS ».

Des conclusions non convaincantes

Or, telles ne sont pas les conclusions délivrées par Joël Guillemain, expert toxicologue.

« La littérature scientifique a déjà largement démontré que ces deux techniques sont capables de détecter du glyphosate dans l’eau ou l’urine. Ce n’est donc pas un scoop et les critiques formulées au sujet de la campagne glyphosate sont d’un autre ordre. De même, on savait déjà qu’il existe un “effet matrice”, tout comme le fait qu’il y a une absence d’interférence avec la glycine et l’Ampa », indique en préambule l’expert qui, après avoir consulté en détail la publication, constate que « pour les deux échantillons d’urine, Biocheck détecte du glyphosate dans les témoins (entre 0,9 et 1,1 µg/L), alors que Labocéa n’en détecte pas  ». «  Sauf à considérer que les urines témoins contenaient du glyphosate par principe, on comprend difficilement pourquoi les auteurs peuvent conclure que “pour la détermination des niveaux de glyphosate dans l’urine, la technologie Elisa de Biocheck a donné beaucoup plus des résultats fiables et reproductibles que la méthode LC/MS-MS utilisée par Labocéa” », remarque l’expert.

« Les auteurs passent en réalité sous silence un fait majeur qui a contribué à majorer le pourcentage d’échantillons jugés positifs », note le spécialiste en toxicologie. Pourtant, c’est bien ce qui expliquerait pourquoi plus de 90 % des personnes testées pour la campagne des « pisseurs volontaires » montrent des résultats positifs.

En outre, il reproche à cette étude de ne fournir toujours aucune justification du choix de la LOQ de la méthode Biocheck, alors que c’est également ce qui a permis, en complément du point précédent, d’attribuer plus de résultats positifs

Enfin, l’expert note que la LOQ de 0,08 µg/L revendiquée par Biocheck sur la matrice eau n’est même pas validée, « puisque, après ajout de 0,1 ou 0,5 µg/L dans l’eau, les valeurs mesurées (≤ 0,08 et 0,12 µg/L respectivement) sont en dessous des valeurs attendues (0,18 et 0,58 µg/L) ».Bref, tout cela n’est pas très convaincant.

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