« Boire quotidiennement un ou deux verres de vin ou de bière pourrait bien améliorer la densité minérale osseuse », explique le Pr Katherine Tucker, de l’Université de Boston, qui vient de publier les résultats d’une très sérieuse étude réalisée en collaboration avec des chercheurs de Boston, de Loei (Thaïlande), de Cambridge et de Londres (Grande-Bretagne) [[Tucker Katherine L ; Jugdaohsingh Ravin; Powell Jonathan J; Qiao Ning; Hannan Marian T; Sripanyakorn Supannee; Cupples L Adrienne; Kiel Douglas P ; Effects of beer, wine, and liquor intakes on bone mineral density in older men and women. The American journal of clinical nutrition ; 25 février 2009.]]. Financée par le Département américain de l’Agriculture et l’Institut national pour la Santé, cette étude a été publiée dans le numéro d’avril de la prestigieuse revue American Journal of Clinical Nutrition. Elle suggère l’existence probable d’une association entre les boissons alcoolisées et la densité minérale osseuse (DMO).
Réalisée sur une cohorte de 1.182 hommes, de 1.289 femmes ménopausées et de 248 femmes pré-ménopausées, l’étude indique que les hommes consommant un à deux verres d’alcool par jour (principalement de la bière) auraient une DMO de la hanche plus élevée (+3,4 à 4,5 %) que celle des abstinents. Chez la femme ménopausée consommant deux verres par jour (principalement du vin), la DMO de la hanche et de l’épine dorsale serait aussi significativement plus élevée (+5,0 à 8,3 %). En revanche, la consommation de plus de 2 boissons d’alcool fort par jour chez les hommes a été associée à une baisse significative (– 3 à 5,2 %) de la DMO de la hanche et de l’épine dorsale. « La tendance à une association plus forte entre la DMO et la bière par rapport à la consommation d’alcool fort suggère que des substances autres que l’éthanol pourraient contribuer à la santé de l’os », note le Pr Tucker. « Le silicium [présent sous forme d’acide orthosilicique] semble jouer ce rôle de médiateur entre la bière et la DMO, une association absente avec le vin ou les alcools forts », poursuit la spécialiste. D’autres facteurs, comme certains polyphénols (dont le resvératrol), pourraient également jouer un rôle, indique Laurie Barclay dans la revue Medscape.